CHAPITRE VI. – De ne point sortir de la closture.
» Demeurez donc stables dans un mesme Monastère, qui soit clos d’une ceinture de murailles de suffisante hauteur, lesquelles doivent environner la partie de l’Église en laquelle vous habitez avec le Cloistre, le Réfectoir, le Dortoir, le Chapitre, les Officines, le reste des édifices et les jardins, de sorte qu’en vostre closture il n’y ait aucune ouverture, ny escalier, descente ou montée, ny aucune autre voye par laquelle qui que ce soit puisse entrer ou sortir, hormis la porte de laquelle il sera parlé cy-après…. »
CHAPITRE VII. – De ne point entrer dans la closture.
» Il n’est pas moins défendu d’entrer sans nécessité dans vostre closture, qu’à vous de sortir au dehors… Si le Roy Très-Chrestien, la Royne, le Dauphin, et autres Princes du sang Royal, les Fondateurs et Fondatrices, estans instamment priez, ne veulent pas désister d’entrer en la closture, qu’ils y entrent avec le moins de suite de leurs familles que vous le pourrez obtenir, en habits longs et décens, et non autrement, sans toutefois qu’ils attendent d’y passer la nuit s’ils veulent éviter la sentence d’excommunication.
Vous pourrez aussi charitablement exercer l’hospitalité, par l’espace de deux ou trois jours, envers les Religieuses passantes de vostre ordre de Fontevrault, quand mesme elles ne seroient pas réformées. Le Visiteur pourra entrer aux jours assignez pour faire la Visite, et autres jours, en estant prié, pour pourvoir à quelque accident qui seroit survenu ; après que la Prieure aura reçu sur cela l’opinion de chacun en Chapitre, il pourra entrer accompagné de deux Religieux du mesme Monastère.
L’entrée ne sera pas aussi refusée aux Frères du mesme Ordre qui auront été pareillement mandez par la Prieure pour administrer les Sacrements, ou en cas d’une évidente nécessité, pourveu qu’ils soient deux ou trois de compagnie.
Les Médecin et Chirurgien, accompagnez de Frères, selon la discrétion de la Mère, pourront encore y estre introduits en cas de nécessité.
Semblablement les Quartiers pour apporter les commoditez au dedans et les tirer au dehors, les Jardiniers, Massons, et semblables artisans et manœuvres, dans le temps de la nécessité, et non autrement, et ce en présence des Sœurs qui doivent cy-après estre nommées au tiltre de l’office de la Portière, et de la Tourière, lesquelles feront le dénombrement de ceux qui entreront, et puis les mettront dehors en mesme nombre qu’ils sont entrez, de quelque estât et condition qu’ils puissent estre. Depuis Pasques jusques à la my Aoust on ne leur donnera point l’entrée au dedans avant cinq heures du matin, et on les mettra dehors avanthuict heures du soir ; mais en autre temps on pourra les faire entrer au matin après sept heures, et on les fera lesoir sortir avant cinq. »
CHAPITRE IX. – De la Pauvreté.
« …Chacun doit attendre de la Prieure du Monastère tout ce dont elle aura besoin, n’estant pas loisible d’avoir chose aucune que la Prieure n’ait ou donné ou permis. Or, afin que ce vice soit entièrement desraciné, il soit pourveu à chacune, par le commandement de la Prieure, de robes, voiles, couvrechefs, de coule, chausses, bottines, cousteaux, éguilles, fil, et autres choses nécessaires pour se couvrir la nuit et le jour, ou pour fairel’œuvre manuel qui luy sera enjoint… »
http://montaiguvendee.fr/cms/uploads/pdf/39%20communes/Montaigu/Fontevristes%20de%20Montaigu%20GM.pdf