Archives quotidiennes : 26 juin 2011

-B-Prieuré de BOUBON. Commune de Cussac (87150)

Boubon  (1113) , commune de Cussac (87150) , au diocèse de Limoges . Att. au XVIIe  siècle.

Province fontevriste de Bretagne

Ce monastère , établi au milieu d’une clairière , grâce aux donations faites  par Pierre de Montfréboeuf, Itier Bernard et Aimeric de Brun. à côté de quelques cabanes de bûcherons et de charbonniers ( charbon de bois) , était l’un des plus anciens de l’ordre de  Fontevrault . puisque les premières religieuses vinrent l’habiter vers 1106. Ce prieuré  appartient  donc à la vingtaine d’établissements créés du vivant du fondateur de l’ordre, Robert d’Arbrissel .

Au Sud  était le couvent des religieuses et leur église dédiée à la Sainte Vierge, au nord , l’habitation des  religieux  et leur église Saint Jean ultérieurement transformée en grange.

Aux métairies  propriété des religieuses s’ajoutaient trois moulins :
Le Grand Moulin ou moulin de la Porte, le Moulin de la Brégère ou petit moulin, le moulin du Careau situé dans la paroisse de Milhaguet.

Le prieuré des hommes , dont le prieur était confesseur des Dames et  curé de Boubon,  dévasté par les Anglais vers 1385 (guerre de cent ans) ne fut pas rebâti. Seules les religieuses   reviendront à Boubon,  en 1528, après sa reconstruction faite par les seigneurs de  Lastours et de Pompadour et sans doute aussi des  Peyrusse des Cars  comme en témoignaient leurs armoiries sculptées dans le cloître et le dortoir.

L’ouvrage  consacré à La réforme de Fontevraud, de la fin du XVe siècle à la fin des guerres de Religion  mentionne qu’au prieuré de Boubon, la prieure  remplacée aurait pu refuser de se dessaisir  de sa charge et  des revenus qui l’accompagnaient.

Hélas ce  monastère fut vendu et détruit lors de  la Révolution, la plus grande partie de ces archives ayant été  brûlée sur la place publique de Saint-Mathieu (87) le 12 décembre 1793. Une très rare  vierge ouvrante en ivoire , donnant à voir  la passion et l’inhumation du Christ. trésor de ce prieuré, est abritée au musée de Baltimore (USA).

Biblio.

http://monasticmatrix.usc.edu/monasticon/index.php?function=detail&id=1629

VERNEILH (Bon de), « La vierge ouvrante de Boubon », Bulletin de la société archéologique et historique du Limousin, t. 36, 1889, p. 241-246.

Série de photos trés  complête des différents registres  composant ce triptyque  dans la position fermée et  dans la position ouverte  grâce au lien ci-dessous :

http://www.gothicivories.courtauld.ac.uk/images/ivory/8d5ad4bc_915893b3.html

NB.  L’authenticité  de la Vierge de Boubon, au Walters Art Museum de Baltimore  est, aujourd’hui encore, contestée : le site « Courtauld Institute of Art » donne plusieurs datations qui s’étendent des environs de 1180 (la position actuelle du Walters Art Museum) à 1780.

www.musee-moyenage.fr/documents/mois2011_03.pdf

Pour une analyse synthétique  en  Anglais.

http://books.google.fr/books?id=WP4PskStIysC&pg=PA199&lpg=PA199&dq=%22vierge+de+boubon%22&source=bl&ots=vRqikFLZf3&sig=8hNRukknQ6M0VzSgRb27o7kHcic&hl=fr&ei=o9j4TKLFDaWI4ga5jb20Bw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4&ved=0CCoQ6AEwAw#v=onepage&q=%22vierge%20de%20boubon%22&f=false

Pour l’histoire post-révolutionnaire de cette vierge, voir :

Blancher (Magdeleine et René). Recherches  sur la Vierge de Boubon. Paris 1972.

L’original de cette ouvre étant au musée de Baltimore, (USA) , la  commune  de Cussac en a fait réaliser une copie, par l’artiste Christian Verdun, domicilié à Cahors. La statuette a  été  vraisemblablement installée dans l’église du bourg le  samedi 18 octobre 1986.

http://www.christian-verdun.com/article.php3?id_article=37

  Pour une réinterprétation en bois polychrome (H. 0, 53 m) de la  vierge de Boubon en ivoire, voir l’image dans la colonne du milieu

http://www.christian-verdun.com/article.php3?id_article=37

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-A- ROBERT D’ARBRISSEL PROMOTEUR DE l’AMOUR COURTOIS

Robert d’Arbrissel, fondateur de Fontevraud, avait inauguré la grande fronde féminine qui devait donner ses plus beaux fruits au «printemps du Moyen Âge». À ce fils de prêtre que rien ne semblait prédestiner au succès, à cet anachorète débordé par la renommée de son charisme, il fut reproché de vivre dans la promiscuité des femmes, non tant pour en jouir que pour se mettre à l’épreuve tantalisante de la chair 1.

S’affranchir du péché sans dédaigner ses charmes, c’était ouvertement braver l’Église, rompre avec la culpabilité qu’elle entretient à seule fin d’étrangler ses ouailles dans les lacets de la servitude.

Dans un ouvrage consacré à Robert d’Arbrissel, Jacques Dalarun évoque la rivalité entre ce fou de Dieu (et des femmes) et le premier en date des troubadours, Guillaume, VIIe comte de Poitiers, IXe duc d’Aquitaine. Enragé par le succès du clerc, Guillaume avait poussé le sacrilège jusqu’à construire «une habitation à l’image d’un monastère, disant dans son délire qu’il fondait une abbaye de prostituées 2».

Selon l’historien Reto R. Bezzola, cette rivalité constituerait un événement décisif pour l’invention de l’érotique courtoise.

1 Cf. Jacques Dalarun, Robert d’Arbrissel, fondateur de Fontevraud, Paris, Albin Michel, 1986

2. Guillaume de Malmesbury, cité par Jacques Dalarun, op. cit., p. 96

Luc Richir. La liberté est sans  pourquoi.

https://www.cairn.info/load_pdf.php?ID_ARTICLE=SN_015_0071

D’après Reto R. Bezzola*, c’est le succès de Fontevrault auprès de la noblesse féminine poitevine (et de ses femmes en particulier) qui poussa Guillaume IX, alors poète paillard, cynique et irrespectueux et des femmes et de la religion, à changer sa façon d’écrire pour composer des poèmes d’amour

p. 296 : « pour rivaliser avec l’attraction qu’exerçait sur les âmes l’amour mystique et la soumission à la ‘domina’ , que propageait Fontevrault, il eut le désir d’opposer au mysticisme ascétique de l’époque un mysticisme mondain, une élévation spirituelle de l’amour du chevalier. »

* Reto R. BEZZOLA. Les origines et la formation de la littérature courtoise en Occident (500-1200). Première partie : La tradition impériale de la fin de l’antiquité au XIe siècle. Paris, Champion, 1944. (Bibliothèque de l’École des Hautes- Études, sciences historiques et philologiques, fasc. 286.)

….

Cette hypothèse de Bezzola a été critiquée (comme a été critiquée l’hypothèse arabe). Mais en fait, l’erreur n’est -elle pas de croire à une seule source de l’amour courtois, alors qu’il peut très bien y en avoir plusieurs.

Guillaume, piqué au vif par le succès de Robert d’Arbrissel et des clercs qu’il déteste, aurait décidé lui aussi de chanter l’amour pour la domna, en s’inspirant, non pas des poésies latines de clercs, mais de la poésie arabo-andalouse.

http://www.arbre-celtique.com/forum/viewtopic.php?p=60279&sid=d2fe676a0f71eebd37779ed53f3acadc

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