Enfin, sur le cours principal de la rivière divisé par une île et situé plus au sud qu’aujourd’hui, viennent le pont de Saint-Florent à quatre arches, puis le Grand Pont, qui présente théoriquement douze arches en 1746 : une arche marinière plus large permet la navigation, d’autres arches effondrées ont été remplacées par des tabliers de bois.
Depuis des siècles, cette longue enfilade de petits ponts en dos d’âne qui permet de traverser la Loire à Saumur n’est pas sérieusement entretenue. Le côté aval est à la charge de l’abbé de Saint-Florent, le côté amont revient à l’abbesse de Fontevraud, mais les deux abbayes sont rarement d’accord pour exécuter en même temps les travaux.
En 1584-1585 et en 1595, l’abbesse paie d’importantes réparations ( A.D.M.L., 222 H 2 ), alors que Saint-Florent se désengage, de même qu’il abandonne les ponts sur la Loire. Des procédures compliquées en résultent : en 1625-1626, Fontevraud envoie deux sommations aux héritiers de Duplessis-Mornay : ce dernier ayant perçu des droits de prévôté devrait acquitter la moitié des travaux récents.
Finalement, en 1638, le Conseil d’Etat arrête que la ville prendra en charge l’entretien des ponts, moyennant un doublement de son droit de cloison ( A.M.S., DD 20 n° 3 et CC 11 n° 7 ). Cependant, en 1745, la ville demande encore une participation à l’abbesse de Fontevraud. C’est finalement l’intendant de Tours qui acquitte les travaux exécutés dans les années 1746-1750 ( A.M.S., DD 18 ).
http://saumur-jadis.pagesperso-orange.fr/recit/ch15/r15d12fo.htm