L’architecture d’un ordre monastique est à l’image de sa règle. les institutions de Fontevraud étaient largement inspirées de celles des Bénédictins. Aussi son architecture présente t’elle de nombreuses similitudes avec l’art bénédictin, notamment dans les plans , les constructions et l’ornementation. Cependant l’art fontevriste possède des caractéristiques propres.
Tous les prieurés fontevristes devraient avoir posséder deux monastères, un pour les religieuses et l’autre pour les moines. Malheureusement aucune fondation ne semble les avoir conservé. On retrouver dans toute l’architecture fontevriste un contraste entre l’opulence (nef de Fontevraud, décor sculpté de Villesalem…) et la rigueur (Choeur de Fontevraud, nefs de Villesalem, de Lencloître…). L’opulence est sans doute une conséquence des relations qu’entretenait Fontevraud avec l’aristocratie et du haut rang dont étaient issus ses abbesses. Quant à la rigueur, elle symbolise la spiritualité de l’Ordre. Remarquons également une multitude de clochers contrairement à l’ordre cistercien où ils étaient interdits. L’architecture n’est pas vraiment spécifique comme chez les Cisterciens ou les Grandmontains, elle est marquée par les provinces géographiques de l’ordre. De plus, l’abbaye de Fontevraud a conservé la seule cuisine romane qui nous soit parvenue. Fait rare, les constructions se poursuivirent jusqu’à l’époque classique . Avec la Renaissance , l’architecture monastique se sécularise : elle est influencée par l’architecture de cour. Fontevraud en est un exemple particulièrement intéressant avec ses abbesses issues de la famille de Bourbon qui donnent naissance à une architecture dite » bourbonnienne ». La salle capitulaire de l’Abbaye est ornée de peintures représentant des abbesses de la famille de Bourbon. Le carrelage est orné du vol couronné des Bourbons. Fontevraud connaît une très forte spiritualité dans les premières moitiés du XVI e et du XVIIe qui engendrent encore des oeuvres de spiritualité. Avec la contre-réforme, l’art baroque se propage ( décors baroques qui encadraient l’arc triomphal de l’église abbatiale, cimetière des rois, autels et la reconstruction de Saint-Lazare) grâce à des artistes itinérants spécialisés dans la sculpture en terre cuite. L’atelier de Gervais de La Barre était l’un des plus réputés). Il travailla au Mans , à Poitiers, au Puy-Notre-Dame avant d’être sollicité par l’abbesse Louise de Bourbon de Lavedan. Au XVIII e siècle, l’esprit séculier s’accentua . Conformément à la mode du temps, les galeries et les escaliers se multiplièrent à l’abbaye de Fontevrault mais la révolution allait briser cet essor.
Et aussi: http://www.abbayedefontevraud.com/v3/cite-a-larchitecture-plurielle/