« Papa incarcéré à Fontevraud, Maman fut contactée par l’organisation clandestine pour assurer la liaison entre l’extérieur et les chefs arrêtés. Profitant se son droit de visite à son mari, elle pouvait passer les informations dans un sens comme dans l’autre. Pour franchir sans encombre la fouille obligatoire de vêtements, sacs ou colis qu’elle apportait, elle utilisait un stratagème fort simple : les messages étaient dissimulés dans les langes du bébé qu’elle amenait avec elle à bicyclette. Et comme les gardiens ne fouillaient pas le bébé, la cause était entendue ! Ce bébé c’était moi ! je fus ainsi, à mon insu, l’un des plus jeunes résistants de la France occupée.
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Son implication dans l’OS dés janvier 1941 est demeurée ignorée des services policiers jusqu’au jour où un billet camouflé dans une motte de beurre d’un colis expédié par -un pseudo ami –« un copain pourri », selon papa, fut découvert par un gardien étrangement soupçonneux : ce message réclamait qu’il relève les noms des camarades,, compagnons d’internement. Ce jour-là, Papa était au parloir avec Maman venue en visite. Forte de cette « preuve », le 30 juillet 1942, la cour spéciale mise en place par l’état vichyste rallongea de cinq années supplémentaires la condamnation du père » considéré comme un chef (qui) tente d’organiser un groupement à la prison de Fontevraud ».
Martial Gauchais L’enclume et la faucille .Cheminements . Paroles d’un forgeron communiste ; Résistant de guerre.