-A-ALIENOR D’AQUITAINE maudite par son fils JEAN SANS TERRE et AÏEULE » MYTHOLOGIQUE » des LUSIGNAN.

C’est dans une de ces maisons « qui s’élevaient comme de grands navires au-dessus de la haine et du mal  à l’abbaye

de Fontevrault, en Touraine, que s’écoulèrent ses derniers jours, parmi les douces âmes qui venaient, dans cet asile,

(( rêver du ciel )) sous la robe blanche à « coule » noire. Elle y mourut en mars 1204.

Comme si pour son châtiment, il ne devait pas lui être permis de goûter une paix complète, elle avait pu, de sa retraite,

voir commencer « ce grand écroulement de sa famille que ses passions avait préparé .

On dit aussi que le 15 juin 1215,  au moment 0ù, forcé de signer la Grande Charte qui consacrait sa déchéance,  Jean s’écria dans

un accès de rage et de désespoir : « Maudite soit la misérable et impudique mère qui m’a engendré ». »

Autant que dans l’étrange réputation que l’histoire lui a faite, ses fautes trouveraient, dans les blasphèmes d’un mau-

vais fils, leur plus grande expiation.

Aliénor fut enterrée à Fontevrault. On y voit encore aujourd’hui dans l’église sa statue jadis peinte et dorée qui la repré-

sente dans un costume luxueux. C’est bien l’image de la reine brillante qui devait passer à la postérité. Le missel qu’elle

tient dans sa main rappelle seul l’humilité et le renoncement de ses dernières années.

Le Moyen âge, frappé par l’étrange destinée des Plantagenets, faisait remonter leur généalogie à la fée Mélusine, serpent

la nuit, femme le jour. « La véritable Mélusine, dit Michelet, mêlée de natures contradictoires, mère et fille d’une génération

diabolique, c’est Aliénor. » Des légendes du Poitou attribuent à la fée Mélusine la construction d’un grand nombre de châ-

teaux, d’églises et d’abbayes. Or, c’est de l’époque d’Aliénor que datent beaucoup de ces monuments où l’art roman à son

déclin jette un dernier éclat et oii l’art gothique vient déjà traduire « un besoin plus aigu de spiritualité ». N’est-ce pas,

peut-être, le souvenir de leur duchesse qui s’est un peu identifié, dans l’esprit des Poitevins, avec celui de la fabuleuse mère des Lusignan .

http://www.archive.org/stream/revuedespyrn26toul/revuedespyrn26toul_djvu.txt

1 commentaire

Classé dans Département 49 (b) , Commune de Fontevraud-L’Abbaye excepté l' abbaye

Une réponse à “-A-ALIENOR D’AQUITAINE maudite par son fils JEAN SANS TERRE et AÏEULE » MYTHOLOGIQUE » des LUSIGNAN.

  1. Hugh Pawsey

    Dear J de l’H. I very much enjoyed your poetic commentary on that tension between John’s generation and Henry/Eleanor’s: -tragic in the civil war, and in the death of his eldest brother, and the lonely death of his Father.
    In your last lines, however, you incidentally suggest that the Gothic era shows a keener sense of Spirituality. On the contrary it is with Richard Arbrissel the most adventurous search for the Community of the faithful is made, with Richard of St Victor the most honest search for the truth in meditation and contemplation (second only in all time to S. Juan de la Cruz), and in the choice of sculpture, and in the contextualisation of the works from the Romanesque churches the strongest theology in stone.
    ‘Gothic’ is working out the details, the excitement is Romanesque (Roman); just as Giotto is better than Raphael, surely.
    However that does not diminish the regard for your poetry that i wish to express,
    ( Je voudrais cliquer « j’aime » mais toujours on va oublier le nom propre a la site. )

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