-P- Programme des TRAVAUX (Tranche 2013) au PRIEURE FONTEVRISTE de MOREAUCOURT. Commune de l’Etoile (80830)

Préserver les vestiges archéologiques et améliorer son accessibilité au public en toute sécurité sont les deux grands axes du chantier en cours au Prieuré de Moreaucourt.

Quand dans les années soixante-dix et quatre-vingt, les bénévoles, qui travaillaient alors sur le site historique du Prieuré de Moreaucourt, en le fouillant avec les moyens du bord, ont construit des bâtiments couverts, forcément anachroniques, sur le site, leur objectif de protection (d’eux-mêmes et de leur travail) était louable. « Mais, aujourd’hui, ces bâtiments sont en mauvais état et, depuis trois ans, on s’efforce de les préserver avec des travaux basiques comme la mise hors d’eau des toitures, explique Sébastien Sireau, assistant de conservation du patrimoine pour la communauté de communes du val de Nièvre et environs (CCVNE) et guide bénévole sur le site du Prieuré, ainsi, pour celle de l’ancienne grande salle des moniales, qui était en très mauvais état, on a refait les chéneaux et restauré la couverture en changeant les anciennes tôles pour des nouvelles de couleur verte qui s’harmonisent avec l’espace environnant et notamment le jardin archéologique. »

Ces travaux d’entretien-rénovation, subventionnés à hauteur de 6 330€ par le Département, nécessitent un budget de 30 000€ qui s’ajoutent aux 25 000€ de budget de fonctionnement. Ils sont réalisés régulièrement, tout au long de l’année 2013, dans le cadre d’un chantier d’insertion, par l’Arema (Association pour la Restauration et l’Entretien de Milieux Aquatiques) de la Somme qui, depuis cinq ans, intervient sur le territoire de la CCVNE mais plus habituellement, comme son nom l’indique, dans les zones humides comme les rivières ou les étangs. « Ici aussi, il y a un aspect paysager dans la mission de l’Arema mais, pour la première fois dans la CCVNE, elle intervient aussi sur le bâti », détaille Sébastien Sireau.

Une CCVNE qui, de son côté, est en train de peaufiner avec Réseau Ferré de France (RFF), à qui les terrains appartiennent toujours, une convention d’occupation temporaire de l’ancienne voie ferrée Longpré-les-Corps-Saints – L’Étoile. « On voudrait y réaliser un itinéraire piéton, qui poursuivrait l’itinéraire Oisemont-Longpré déjà existant et baptisé ‘Le chemin de Perrine’ en référence à l’héroïne du roman d’Hector Malot ‘En famille ‘ dont l’intrigue se déroule dans la vallée de la Nièvre, révèle René Lognon, le président de la CCVNE, cet itinéraire partirait du chemin du halage le long de la Somme pour rejoindre Flixecourt et les vestiges de son passé industriel avec un décrochage vers le Prieuré de Moreaucourt. Un projet qui entre dans le cadre de celui, plus vaste, de vallée de la Somme porté par le Conseil général. » Une des raisons pour lesquelles les travaux en cours sur le site du prieuré concernent aussi l’amélioration de l’accueil du public, constitué, en 2012, d’un tiers de visiteurs individuels. « Nous sommes, par exemple, en train d’installer des toilettes sèches qui seront accessibles aux personnes à mobilité réduite », indique Sébastien Sireau. Qui ajoute : « notre souhait, actuellement et dans les années à venir, est aussi, d’ouvrir davantage le site aux scolaires. » Un site qui, en 2013, sera ouvert, toujours gratuitement, au grand public à partir du premier week-end de mai, d’abord les samedis après-midi en mai et juin puis les dimanches après-midi en juillet et août ou encore sur rendez-vous pour les groupes.                                                                                                                         THIERRY GRIOIS

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C’est au milieu du XII e siècle que le seigneur féodal Aléaume d’Amiens, héritier des châtelains de la capitale du comté, choisit le lieu-dit de Moreaucourt pour expier ses fautes et y fonder un établissement monastique. À l’écart des bourgs de L’Etoile et Flixecourt, le site, dont l’occupation est attestée depuis l’Antiquité, va être investi pendant près de 500 ans par une communauté monastique mixte de moniales et de moines rattachée à la prestigieuse abbaye royale de Fontevraud. Isolée, vulnérable et souffrant régulièrement des assauts des gens de guerre, la communauté part s’installer à Amiens en 1635. Les bâtiments abandonnés sont alors grignotés par le temps et tombent en ruines. Jusqu’à ce que, en 1967, Gérard Cahon et ses élèves amiénois de l’école de la Salle (re) découvrent les vestiges du prieuré. Ils créent alors le club Eurêka puis l’association Les Amis de Moreaucourt. Leurs bénévoles fouilleront et restaureront le site jusqu’en 1991, soit durant 25 campagnes archéologiques, mettant à jour des centaines d’objets et un ensemble de bâtiments conventuels. Le site, dont les vestiges du Prieuré protégés au titre des Monuments Historiques depuis 1926, est, aujourd’hui, la propriété de la CCVNE. Un gros travail archéo-paysager y est notamment mené dans les jardins invitant le visiteur à un voyage dans le temps mais aussi l’espace.

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