- Nous nous étions réjouis, ainsi que vous le verrez grâce au lien ci-dessous, à la place de choix réservé jusque là par l’Abbaye de Fontevraud à la musique ancienne :
- https://dictionnaireordremonastiquedefontevraud.wordpress.com/2013/08/02/v-3-aout-2013-concert-gratuit-de-viole-de-gambe-en-labbaye-royale-de-fontevraud/
- Hélas , notre joie aura été de courte durée comme vous le verrez à lire l’info ci-aprés communiquée par La lettre Saumur Kiosque du 04/08/2013
La musique ancienne n’est plus la bienvenue à Fontevraud ?
Depuis 2004, tous les étés, durant 9 jours, les stagiaires de 15 à 70 ans de l’association Caix d’Hervelois et son directeur artistique Jean-Louis Charbonnier, grand maestro de la viole de gambe et de la musique ancienne, proposent un stage à l’Abbaye de Fontevraud. Ce pourrait bien cependant être la dernière année d’accueil en ce lieu. Les stagiaires sont pour le moins dépités. La direction quant à elle se dit prête à ouvrir une nouvelle page.
Cette année encore, les murs de l’Abbaye de Fontevraud ont résonné aux sons des violes de gambe, de luths, bassons, claveçins ou autres instruments qui révèlent la musique baroque…Quel que soit le lieu de visite, partout des sons de musique ancienne et baroque. Et si Jean-Louis Charbonnier a choisi depuis 10 ans de s’approprier l’Abbaye Royale, ce n’est pas sans raison : « C’est un endroit particulièrement approprié pour l’imaginaire des stagiaires : c’est une véritable mise en connexion de ce qu’ils jouent et du cadre. La musique baroque, c’est trois siècles d’histoire ; l’Abbaye, c’est cinq siècles d’architecture ! J’organise de nombreux stages en divers endroits. Mais, l’Abbaye de Fontevraud, c’est le meilleur écrin. Tout y est propice, tant au niveau résonnance que cadre spirituel. »
Dernière année dans cet écrin ?
En fin de session, les stagiaires apprenaient de la bouche de Jean-Louis Charbonnier, que ce serait certainement la dernière année en ce lieu. « La direction m’a fait savoir que nous n’étions plus en cohérence avec ses choix de programmation, plus contemporains et moins « espacophages ». Et de nous confier : « J’ai été prévenu de cette décision par la direction de l’Abbaye en Janvier dernier. Depuis, je cherche un nouveau site d’accueil, mais ce n’est pas facile : quand on a connu Fontevraud, on devient très exigeant ! »
De son côté, un des adhérents de l’association nous a fait part de sa grande déception : « Je trouve cela scandaleux que l’on nous exclut de ce lieu sous prétexte aussi de rationalisation financière, comme cela nous a été rapporté« , s’afflige Michel Fortin. « Nous faisons vivre l’Abbaye durant des journées entières. Il faut absolument pouvoir permettre de donner la possibilité aux jeunes et passionnés de continuer à venir. Nous n’en resterons pas là, dussions-nous remonter jusqu’aux politiques. » Mais Jean-Louis Charbonnier de temperer : « C’est dommage mais nous ne pouvons que remercier l’Abbaye de nous avoir accueilli dans de telles conditions depuis 10 ans. Je ne l’oublie pas. »
Ouvrir une nouvelle page
Du côté de la direction de l’Abbaye, les causes énoncées sont rationnelles : « Nous avons alerté M. Charbonnier il y plusieurs mois de la nécessité de lancer des travaux de réhabilitation, particulièrement en termes de mise en sécurité et normes des espaces d’hébergement, » explique David Martin, directeur général du site. « Nous ne sommes pas certains que ceux-ci débuteront l’été prochain, mais plutôt que de prévenir au dernier moment, nous avons trouvé plus courtois de le faire 18 mois plus tôt. Ne nous méprenons pas, ce sont bien les travaux et les conditions matérielles qui rendent impossible un accueil l’année ; toutes les autres raisons avancées me semblent surinterprétées. Alors, pourquoi ne pas continuer en sautant l’année 2014. Mais les règles du jeu devront aussi évoluer et nous souhaitons en discuter avec l’association. Nous ne pouvons continuer à accueillir autant de personnes pendant une si longue durée dans des conditions trop pénalisantes financièrement pour l’Abbaye et nous devons également veiller à permettre l’accueil d’autres stages, d’autres groupes, d’autres artistes,… Notre choix est d’être ouvert à tous, dans des conditions analogues. Même si on peut envisager des conditions préférentielles, nous devons arriver à l’équilibre général en terme de coûts, tant au niveau de l’hébergement que pour la mise à disposition des nombreuses salles. » Jean-Louis Charbonnier de regretter : « Si nous devons payer les salles en plus des logements, ce ne sera plus dans nos possibilités. Si certains stagiaires réagissent un peu violemment, c’est qu’ils sont tristes. Personnellement, je trouve que ce qu’on fait ici est génial et qu’au contraire on devrait nous en demander plus. Et je pense que sans musique ancienne, le lieu va être mort, il n’y aura plus que de l’art contemporain. » Et de conclure : « Pourquoi ce contemporain partout maintenant ! » Pour David Martin, là n’est pas la question. « Notre politique en terme de programmation est qu’elle soit la plus large possible et que les lieux soient accessibles très largement aux artistes en résidence. Dès lors, nous sommes tout à fait prêts à ouvrir une nouvelle page avec l’association.
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