Dépendant de la Loire-Atlantique (Diocèse de Nantes), ce prieuré fut installé sous Pétronille de Chemillé sur un site reçu de Maurice Gaudin situé entre 1114 et 1119 . Sis sur la rive nantaise du ruisseau l’arrosant , ce prieuré confirmé par le pape Callixte II en 1131 , donna naissance au village existant.
L’église du prieuré renfermait une relique de la Vraie Croix, à l’origine d’un pélérinage ayant lieu le 3 mai. C’est au cours de cette cérémonie que le recteur de la Chapelle-Heulin et ses complices dérobèrent « Offertes chandelles et autres oblations du menu peuple« .
En 1642, le roi Louis XII accorda aux moniales le droit de plaider uniquement devant sa justice. Les religieuses confrontés à de nombreux procès dus à l’importance du temporel (Bois, Vignes, Landes, onze Métairies et Bordages, Moulins, Fours, Rentes et dîmes), usèrent souvent de ce privilège.
Au XVII eme siècle, le prieuré tomba en décadence, surnommée les » éveillées de La Regrippière« , les moniales ne vivaient plus en communauté et avaient abandonné la clôture. Informé de la situation, en 1638, le grand réformateur Ollier se rendit sur place et réussit à convertir quatorze religieuses sur quarante. Puis trois ans plus tard, au cours d’une deucième visite, il rétablit la clôture malgré des résistances.
De 1668 à 1713, La Regrippière abrita quarante deux religieuses dont trente deux dames de choeur et douze converses . A partir du XVII e siècle , des dames de choeur, recrutées à l’origine dans la noblesse régionale le furent également alors dans la bourgeoisie et le nombre des converses diminua. Quant aux religieux; issus généralement d’un milieu modeste, ils étaient logés dans le couvent de Saint -Jean de-l’Habit séparé de celui des religieuses par un mur.
Au moment de la Révolution, le prieuré ne comptait seulement que dix-sept dames de choeur, dix-huit converses, trois prêtres d’âge avancés. L’inventaire effectué le 12 juin 1790 par le président du district de Clisson, Paimparay, révéla que malgré un temporel toujousrs considérable, la communauté religieuse vivait bien simplement . A la question des Municipaux : « Quelles sont celles d’entre vous qui veulent quitter cette maison, » La prieure répondit que toutes les moniales désiraient rester et une moniale mourut d’émotion.
Le 1 er octobre le maire, le citoyen Forget fit évacuer le monastère et ordonna sa fermeture. Certaines religieuses rentrèrent dans leur famille. D’autres furent emprisonnées pendant un temps. Cinq d’entre elles se retirèrent à Gesté (49600) , paroisse d’Anjou voisine de La Regrippière où elles mirent à l’abri la relique de la Vraie Croix que l’on peut encore y vénérer aujourd’hui. Il ne reste plus rien du prieuré pillé puis incendié par les révolutionnaires.