Archives quotidiennes : 19 janvier 2014

Retour sur le prieuré de VILLESALEM (86290 – JOURNET) loin de tout mais « prêt » ou « près » de Dieu.

Villesalem (ou ville de la Paix) était située  dans le « pays des  Brandes » de Montmorillon et dépendait  du diocèse de Poitiers. A l’origine ( avant 1089), Audebert de la Trimoille avait donné la terre de Villesalem  à Geoffroy et Bertrand, disciples  de  Pierre de l’Etoile, prieur de l’Abbaye de  Fontgombault (36220). Puis en 1086, les deux  ermites accordérent Villesalem à Robert d’Arbrissel. Ceci entraîna  des protestions de la part  de la communauté  de Fontgombault qui s’estimait  lésée. En 1107, afin de mettre  fin au conflit, les deux partis se rencontrérent à Villesalem.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56511919/texteBrut

Fontevrault y était représenté par Hersende de Champagne accompagnée de Théburge,  Prieure de la Puye  et Fontgombault par Pierre de l’Etoile. Enfin en 1109, la possession de Villesalem fut  confirmée par Pierre II de Poitiers et Audebert de La Trémoille, le donateur. La Prieure  Théburge  fut alors transférée de La Puye à Villesalem  afin de veiller à ce que la nouvelle autorité de Fontevrault y soit respectée. A partir de 1612, les éléctions de prieures (Jusqu’alors élues à vie) devinrent triennales.

Sous la Révolution, en 1793, le monastère  qui n’abritait plus que 16 religieuses  ferma et  fut vendu comme  bien national. L’église transformée en grange,  subit des détériorations  consécutivre à son nouvel état mais évita de finir  comme  carrière de pierre.

En 1961, André Malraux, alors ministre de la Culture s’intéressa à elle  et la fit racheter par la Caisse  nationale des Monuments historiques. puis en 1967, fut entreprise sa complête remise en état.

Cette église du XII éme  siècle , de style roman, dédiée  à Notre-dame- de- paix ( cf. plus haut) est l’une des plus belles du haut Poitou grâce à son architecture et à son riche décor extérieur et  celà malgré  les dommages subis au cours des siècles. Ainsi, elle fut une première fois restaurée après avoir perdu son clocher et plusieurs  voutes de la nef lors des ravages de la guerre  de cent ans et de religion. Au XVII éme siècle,on lanqua la façde Ouest d’une  construction fonctionnelle  ( elle était faite de cellules  et de salles  communes  communiquant  directement  avec la nef   sud de l’église) qui nuisait à l’esthétique. Afin de loger la Prieure, on aménagea  également un appartement  dans les deux premières travées. Orienté ( le sanctuaire est dirigé  vers l’est, la  façade  donnant  donc à l’Ouest). L’église mesure 40 m. de long, elle possède une nef principale voûtée en berceau légèrement  brisé bordée de deux  collatéraux étroits à voùtes d’arêtes. Le transept  saillant  se termine à chaque extrémité par une absidiole couverte d’une voûte en cul-de-four. Quant au choeur, il est  composé  d’une travée droite et d’une abside semi-circulaire. Il est voûté (de même que les bras du transept) d’un berçeau  légérement  brisé. La croisée  de plan  carré est surmonté  d’une voûte d’ogives. Au-dessus, le clocher , détruit,  a été rebâti sur  quatre murs  simples. Des piliers avec colonnes  engagées supportent  les grands arcs et  voûte de la nef principale. La lumière filtre au travers de fenêtres de dimension moyenne  percées  dans les murs extérieurs des bas-côtés ainsi que  dans l’abside, les absidioles et la façade. A l’extérieur d’épais  contreforts consolident  l’ensemble.

La façade Ouest, cachée en partie, par la  construction  du XVII éme siècle, est  divisee verticalement  en trois registres (Rez de chaussée, étage et pignon) soulignée par deux corniches à modillons. Horizontalement,  elle  comprend une zone centraleoù s’ouvre un prtail à quatre  voussures ( La 4 éme est manquante) retombant  sur des colonnes  à châpiteaux très travaillés.

Ce portail donnant  sur la nef  est  dominé par une  importante baie.  Deux zones latérales avec portail et fenêtres aveugles correspondent  aux  collatéraux. le portail gauche fait d’une arcade à colonnettes possède deux petites fenêtres  dont l’une est agrémentée d’un tympan sculpté représentant  deux colombes se désaltérant dans la même coupe.  A l’étage, la fenêtre  aveugle  gauche est troué  d’un occulus donnant de la lumière dans le collatéral. Sa voussure supérieure  est  remarquable par ses sculptures  figurant des mains tenant des plantes. Les zones latérales sont séparées  dela zone centrale par des cilnnes simples au rez-de-chaussée et des  colonnes  dobles à l’étage. La partie  droite dela façade,  occultée par le bâtiment du XVII éme siècle posséde des sculptures un  peu abîmées mais abondantes.

Au milieu du mur Nord  qui a beaucoup souffert, se détache un portail à trois voussures dont l’une , ornée de têtes de rois scumptées,  alternant  avec des animaux fantastiques  ( basilics) a donné  à ceportail le nom de portail des Rois. Il s’agissait probablement du portail des morts caractéristique de l’architecture fontevriste.

Le mur  sud percè de cinq fenêtres dans l’axe transversal de  chacune des travées de la nef était , à l’origine,  surmonté d’une corniche dont in ne subsiste plus que les modillons. Au XVII éme siècle,  on y aménagea  une porte permettant la communication entre les nefs  et les bâtiments  conventuels situés au sud de l’église.

L’église de Villesalem  avec sa remarquable façade Ouest,  son magnifique portail nord  , son important décor  sculpté, la pureté de ses lignes, ses hautes arcades en plein cintre. la luminosité particiuière de la nef  amenat au sanctuaire,  est un chef d’oeuvre d’architecture  romane  poitevine et  fontevriste.

Poster un commentaire

Classé dans Département 86