Quel est vraiment l’esprit de la « Cité Idéale » de l’Abbaye Royale ?
Le samedi 6 juin prochain, l’Abbaye de Fontevraud vous invite à prendre le(s) pouvoir(s) de ce monument historique, à l’occasion de l’événement « Cité Idéale 2015 » . L’approche est ludique et impertinente (expositions, ateliers participatifs, conférences, spectacle nocturne, etc…), mais le fond, aussi, est présent. Quel est l’intérêt philosophique de cette visite ? Est-ce possible de partager un vrai moment d’utopie où tous les talents se conjuguent à la recherche d’un art de vivre ensemble ?
« Affirmez vos convictions, décidez, agissez… Prenez le pouvoir à Fontevraud ! Mais comment ? Avec qui coopérez-vous ? Comment gérez-vous l’opposition et les désaccords ? Assumerez-vous toutes vos décisions et leurs conséquences ? Que vous soyez seul, en groupe ou en famille, L’Abbaye Royale vous invite à être un véritable acteur de la journée et à vivre le(s) Pouvoir(s) ». C’est par ces mots que vous êtes invités à venir partager la journée du samedi 6 juin prochain, à l’Abbaye de Fontevraud, Cité Idéale pour un jour.
Les prémices du concept de « Cité Idéale ».
Dès l’antiquité, les hommes rêvent d’édifier une cité idéale, comme en témoigne le mythe de la Tour de Babel (photo ci-contre). Le sujet apparaît chez les philosophes grecs dans le contexte particulier de la cité-état, La République de Platon (427 à 348 av. J.-C.) en étant le plus célèbre exemple. Si de très nombreuses « cités idéales » ne sont restées qu’au stade de rêves dans l’esprit de leurs créateurs, certaines ont cependant été achevées dans les faits. Il s’agit cependant de réalisations « idéales » au sens où, contrairement à la cité spontanée, qui se développe peu à peu selon les besoins en fonction de décisions multiples, et donc de façon organique et parfois anarchique, la cité idéale est conceptuellement élaborée avant d’être malheureusement construite, et sa fondation résulte d’une volonté intellectualisée et unifiée.
Quel est l’esprit de la « Cité Idéale » de l’Abbaye Royale ?
De tous temps, l’homme a donc rêvé sa cité idéale, tantôt imaginaire, tantôt réelle. Que veulent les utopistes ? Le prédicateur Robert d’Arbrissel, le fondateur de l’Abbaye de Fontevraud, avait tenté ( NDLRB. « tenté ». sic! ) d’organiser une vie communautaire. Les utopistes du début du 19e, tels que saint Simon ou Fourrier s’étaient-ils inspirés de d’Arbrissel ? La plupart estiment qu’une ville idéale (du latin : « idealis ») est surtout exempte de conflits. Pour cela, il faut éteindre à la fois les désirs et les souffrances grâce à la mise à disposition de tout ce qui est nécessaire, mais également par une répartition des espaces, biens et fonctions selon des normes mathématiques, donc indiscutables. Depuis les temps modernes, la chimie s’est révélée bien plus efficace pour annihiler les pulsions. Dommage pour le rêve. Heureusement, on ne peut arrêter ni les rêveurs, ni les poètes. Difficile aussi d’arrêter François Rollin ? Le 6 juin à l’Abbaye de Fontevraud, à 21h, l’humoriste, acteur et scénariste remettra son costume de professeur pour vous entraîner dans un jeu de questions/réponses loufoque mettant à mal les idées reçues. Et, pendant toute la journée, que vous soyez spectateur vigilant ou acteur engagé, chacun pourra vivre les enjeux du pouvoir à Fontevraud. Ateliers d’improvisation participatifs, installations interactives musicales et graphiques permettront à tous d’expérimenter les jeux de pouvoir et de construire la citoyenneté Fontevriste. Une citoyenneté de l’action et aussi du vivre ensemble, pensée pour les individus et les familles.
http://www.saumur-kiosque.com/infos_article.php?id_actu=25015
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