Page FB https://www.facebook.com/groups/195086984204929/permalink/281345865579040/ Bernard Muscat. 19 août 2016.
Mesdames de France musiciennes
par Plume d’histoire | Classé dans : Fêtes, arts et création, Têtes couronnées au quotidien, XVII et XVIIIème siècles | 6
La musique participe presque obligatoirement à l’éducation d’une princesse, au même titre que la danse ou le chant. Dans le cas de Mesdames, filles de Louis XV et Marie Leszczynska, la musique va prendre une place particulière.
Pour au moins quatre des six filles du couple qui atteindront l’âge adulte, Henriette, Adélaïde, Victoire et Sophie, la musique devient un véritable « dérivatif au néant de leur existence », une activité qui justifie la vie tristement vaine et monotone de ces princesses.
La passion des filles de France
Mesdames sont plongées dès leur plus tendre enfance dans cet univers artistique. Si Louis XV n’est guère sensible qu’aux sonneries de chasse et aux marches militaires, leur mère Marie Leszczynska est une grande amatrice de musique.
Elle initie ses filles et son fils, tient à les voir jouer d’un instrument. Nul besoin d’insister, les fillettes sont conquises. Si elles prennent vite en horreur la danse, elles marquent tout de suite une prédilection pour la musique, « la passion des filles de France ».
Lorsque Mesdames Victoire, Louise et Sophie sont envoyées à Fontevrault par le cardinal de Fleury pour des raisons d’économie, leurs parents s’assurent qu’elles puissent poursuivre leur formation musicale. Louis XV, bien au fait de l’intérêt manifesté par ses filles en la matière, leur envoie un clavecin : on installe l’instrument dans une pièce spécialement réservée.
Au retour des trois exilées en 1750, la fratrie est au complet.
Mesdames de France. Un groupe particulier
Cette appellation de « Mesdames » resta dans l’histoire en raison des circonstances généalogiques, politiques et stratégiques particulières qui firent rester à la cour de France sept des huit filles que Louis XV avait eu de Marie Leszczynska, et encore l’aînée – bien que mariée – mourut à la cour pendant un séjour prolongé auprès de sa famille, à savoir :
- Louise-Élisabeth de France(1727 – 1759), Madame, puis Madame-Infante après son mariage (1739)
- Henriette de France(1727 – 1752), sa jumelle, titrée Madame Seconde, puis Madame au mariage de sa sœur jumelle (1739)
- Marie-Louise de France(1728 – 1733), Madame Troisième
- Marie-Adélaïde de France(1732 – 1800), Madame Quatrième, puis Madame Troisième, puis Madame Adélaïde et enfin Madame à la mort de Madame Henriette (1752)
- Victoire de France(1733 – 1799), Madame Quatrième puis Madame Victoire
- Sophie de France(1734 – 1782), Madame Cinquième puis Madame Sophie
- Thérèse-Félicité de France(1736 – 1744), Madame Sixième (NDLRB. Rappelée à Dieu en l’Abbaye de Fontevrault)
- Louise de France(1737 – 1787), Madame Septième (ou méchamment Madame Dernière car le couple royal vécut séparément après sa naissance), puis Madame Louise, puis Mère Thérèse de saint Augustin après son entrée au Carmel (1770)
Un destin particulier
Pour faire l’économie de leur entretien à la cour et certainement aussi pour ne pas laisser trop d’influence à la reine qu’une large descendance à ses côtés aurait pu conforter, les quatre dernières de ces princesses furent élevées loin de la cour, dans l’abbaye de Fontevraudde 1738 à 1750, où elles passèrent leurs jeunes années avant de revenir à Versailles. Madame Sixième, baptisée plus tard Félicité, ne reverra pas Versailles et Madame Louise reviendra très marquée par la vie monacale qu’elle retrouvera plus tard au Carmel de Saint-Denis(1770).