« L’église s’était écroulée au début des années 1800« , explique Agnès Chombart de Lauwe. « C’était complètement en ruine, il n’y avait plus rien. Des arbres avaient poussé, il y avait des mauvaises herbes… Il ne restait que les quatre murs de la structure, qui se détérioraient chaque hiver à cause du gel. Nous nous sommes dit, avec mon mari : si nous ne faisons rien, ce sera perdu pour l’éternité. » En 2006, le couple fait donc appel aux services de la DRAC (direction régionale des affaires culturelles) pour déblayer et estimer la valeur des ruines. Car sous les gravats, se cachent plusieurs colonnes qui composaient auparavant la structure de l’église. « Les experts de la DRAC sont venus à deux ou trois et nous on dit : on n’a jamais vu autant de chapiteaux inconnus, c’est absolument incroyable, c’est une caverne d’Ali Baba. On va vous aider à restaurer« , se rappelle Agnès Chombart de Lauwe.
Les travaux commencent alors, co-financés en partie par la DRAC et le Conseil départemental. Mais ils sont surtout le fruit d’un lourd investissement personnel, raconte la propriétaire : « Nous financions le reste des travaux, et de toutes façons, il fallait avancer le prix. C’est vraiment un gros « fil à la patte » et beaucoup d’abnégation que de se lancer dans une telle entreprise. Il ne faut pas croire que ça se fait comme ça, en claquant des doigts. Et les travaux ont duré sept ans. » Le prieuré retrouve sa splendeur d’antan en 2014. Depuis, les propriétaires s’engagent à l’ouvrir à la visite quarante jours par an, afin de continuer à percevoir les aides des pouvoirs publics.

Agnés et François Chombart de Lauwr devant une des oeuvres de leur vie. Le pieuré de Longefont.