Parmi les dossiers débattus lors du conseil municipal qui s’est tenu ce mardi 9 février à Fontevraud-l’Abbbaye, diverses demandes de subventions étaient à l’ordre du jour.
« Plusieurs dossiers, à l’étude pour la construction du budget 2021, sont éligibles à des subventions », indique le maire, Sandrine Lion. Le conseil autorise le maire à demander des subventions pour le projet d’une campagne de relevage des tombes au cimetière
Une liaison cyclable de 17,9 km reliant Fontevraud-l’Abbaye à Morton, dans la Vienne ? Si les regards se dirigent vers le million d’utilisateurs de la Loire à vélo susceptibles de bifurquer vers Center Parcs, Couziers, située sur le tracé, espère bien tirer profit des 4,9 km qui traversent le Chinonais.
L’opportunité de « faire découvrir paysages et patrimoine de la vallée de Couziers », défend Ann Chevalier, maire du village. Dans l’esprit de l’élue : les anciens viviers des abbesses de Fontevraud, ces étangs situés sur le territoire de Couziers au cœur de la forêt. Une partie boisée investie par le camp militaire désormais cachée au public.
Alors que la municipalité précédente s’était battue en vain pour le classement de « cette œuvre majeure », Ann Chevalier a profité de l’inauguration du parcours, jeudi à Fontevraud, pour faire passer des messages auprès de ses collègues élus du Maine-et-Loire notamment. « S’ils étaient entretenus, on pourrait envisager de les voir rendus aux visiteurs », formule-t-elle.
A l’approche des journées du patrimoine, Ann Chevalier ( Maire de Couziers) avait notamment demandé à ce que les viviers soient visibles du public. Sans réponse positive pour le moment.
Au Moyen Âge, le poisson était consommé en abondance pour nourrir jusqu’à 800 moniales et moines. Pendant les nombreux jours de jeûne, on privilégiait les espèces « nobles » : lamproie, brochet, anguille, saumon… Le poisson « ordinaire » (hareng, morue, sardine…) était importé en barrique. En plus des viviers, qui s’étalaient sur deux hectares au sud de l’abbaye, les religieuses louaient les nombreuses pêcheries qu’elles possédaient sur la Loire, les eaux des moulins et des étangs environnants.
Maine-et-Loire. L’abbaye de Fontevraud renoue avec son passé carcéral. Une nouvelle exposition permanente a ouvert ses portes à l’abbaye royale de Fontevraud, près de Saumur, en Anjou. Le passé carcéral du site, longtemps occulté, est ici mis en valeur.
Camille Lermite et Romain Roget ont tous les deux participé à la réalisation de l’exposition sur le passé carcéral de Fontevraud. | OUEST-FRANCE
L’abbaye de Fontevraud, dans le Maine-et-Loire, est peut-être une richesse architecturale incroyable mais il ne faut pas oublier son passé plus sombre. C’est ici l’idée derrière les nouvelles salles d’exposition de l’espace carcéral dont la scénographie est signée Laurent Gendre.
L’histoire commence en 1804 quand Napoléon signe un premier décret pour la transformation de l’abbaye en centre pénitentiaire. En 1814, la prison ouvre et le restera pendant 150 ans avec la réputation d’être l’une des maisons carcérales les plus dures de France. À ses moments de grande affluence, plus de 2 000 personnes y seront emprisonnées.
Une maquette de l’abbaye
« À la fermeture de la prison, dans les années 1960, ce patrimoine de Fontevraud a été mis de côté. Dans les années 2000, on a commencé à le remettre en valeur. Nous avons eu envie de redonner à voir cette période » , explique Romain Roget, l’un des chargés de projet. Pour ce faire, l’équipe de l’abbaye a mobilisé témoignages et archives visuelles. L’exposition permanente est composée de deux salles.
L’exposition permanente « Fontevraud, une centrale pénitentiaire » présentée dans un des Pavillons
de l’infirmerie Saint-Benoît met en avant le passé carcéral de l’abbaye. | OUEST-FRANCE
Dans la première, l’histoire de la prison est abordée du côté des prisonniers et des gardes. La pièce maîtresse est une impressionnante maquette de l’abbaye réalisée autrefois par un prisonnier. Elle est accompagnée d’un écran proposant une représentation 3D du site qui permet de comparer les lieux du temps de la prison et de nos jours.
Un écran tactile permet de visualiser la prison. | OUEST FRANCE
Pour Romain Roget, « il est parfois difficile de visualiser la prison sur le site. » Ce dispositif a pour but d’aider les visiteurs à y voir plus clair. La deuxième salle, quant à elle, propose des témoignages d’anciens gardiens de la prison et d’un prisonnier.
« Nous avons voulu montrer la véracité de l’époque sans tomber dans le pathos » , explique Camille Lermite, également chargée de projet. La petite exposition claire et pédagogique se veut comme une synthèse de cette période de l’histoire de l’abbaye. De quoi se rendre compte de la pluralité historique du site.
J’ai trouvé aux Archives Départementales de Guyane, à Cayenne, dans la correspondance du Gouverneur de la Guyane française M. Gerville-Réache (1888-1891), un courrier adressé par un prisonnier de la Maison centrale de Fontevraud au Gouverneur pour avoir des nouvelles de son frère envoyé au Bagne.
Sylvie Denis est à Fontevraud, cité monastique bénédictine fondée en 1101 par Robert d’Arbrissel. Haut lieu de l’histoire de France… et d’Angleterre, c’est dans l’abbatiale que se trouvent les gisants d’Henri II Plantagenêt, d’Aliénor d’Aquitaine ou encore de Richard Cœur de Lion. Ce monument aurait pu rester bloqué sur son passé. C’est pourtant tout l’inverse, la cité idéale millénaire est devenue citée durable tournée vers l’ère numérique. Fontevraud devient l’emblème d’un patrimoine ligérien transformé, revisité pour le plaisir de tous les publics
Mayaud (Xavier). Deux cents six légitimistes emprisonnés à Fontevraud de 1834 à 1840, Société des lettres, sciences et arts du Saumurois, 1998, 89e année, n° 147 bis, p. 97-130.
Les cages à poules ( moyen de l’encellulement individuel) des prisonniers visibles encore dans les étages supérieurs de ce qui reste de l’ancienne prison de Fontevraud ont également été en vigueur à Clairvaux (10310). Vous les verrez furtivement dans la vidéo ci-dessous à partir de 3″’32.