Archives de Catégorie: Département 92

-M-Mesdames , filles de Louis XV, à l’Abbaye de Fontevraud

Au début de l’année 1739, des travaux sont entrepris pour aménager l’ancien logis Bourbon construit par la tante d’Henri IV, Eléonore de Bourbon, tout proche du logis abbatial. On y ajoute une aile supplémentaire. Mais les princesses ne pourront emménager qu’en 1741.

« …Pendant trois ans on logea les princesses par des moyens de fortune : Mesdames Quatrième et Cinquième dans les appartements de l’abbesse, Mesdames Sixième et Septième dans un bâtiment délabré, voisin du logis abbatial. Ce qui devait arriver arriva : dès les premières froidures de l’automne 1738, Mesdames Cinquième, Sixième et Septième tombèrent malades. On craignit même pour la vie de la dernière, et l’on décida de la baptiser sans plus tarder […] La cérémonie eut lieu le 20 décembre 1738, dans l’église paroissiale Saint-Michel, en présence du curé et de Madame [l’abbesse] de Rochechouart. […] la petite fille reçut le nom de Louise-Marie. Vu les circonstances, elle fut placée sous la protection particulière de la Vierge Marie, et, selon la tradition, vouée au blanc pour un an […] Madame Louise une fois revenue à Versailles, n’oublia pas cette paroisse où elle avait aussi reçu la première communion et la confirmation. Les princesses continuèrent d’y faire leurs Pâques chaque année, même après l’achèvement de leur chapelle privée. En 1755, elles envoyèrent au curé un tableau représentant « Saint Joseph tenant dans ses bras l’enfant Jésus ». » (Bernard Hours,« Madame Louise, princesse au Carmel », Cerf, 1987)

L’éducation que la petite princesse reçoit des religieuses à qui elle est confiée tend à la préparer au rang qu’elle aura à tenir dans le monde, mais aussi à dompter son orgueil et sa vivacité parfois mordante. A une suivante qui, un jour, tarde à la satisfaire, elle rappelle avec dédain Je suis la fille de votre roi !Et moi, Madame, je suis la fille de votre Dieu ! s’entend-elle répondre. Elle acquiert ainsi une lucidité qui lui permet de se remettre en question et de se corriger. Sans doute se souviendra-t-elle des talents pédagogiques de ses éducatrices quand elle aura elle-même la charge du noviciat à Saint-Denis.

Cloître de Fontevraud

Tout ce qui ne vient pas de Dieu ne saurait être bon et les scrupules ne sont pas de lui. Faisons-nous non une conscience large, mais une conscience paisible.

(Mère Thérèse de Saint-Augustin, conseils à ses novices)

Toute petite, Madame Louise apprend à aimer Dieu, ressentant déjà, de façon enfantine le désir de se donner toute à lui. Sa générosité allant avec l’impétuosité de son tempérament est accompagnée cependant du scrupule d’être indigne de tant d’amour. Cela au point qu’elle appréhende presque le moment de sa première communion : Il n’est pas encore temps d’y penser. La cérémonie a lieu le 21 novembre 1748, jour de la fête de la Présentation de la Vierge. Elle a alors douze ans et en gardera toujours un souvenir ému : A peine mes premières années s’étaient-elles écoulées, à peine les enseignements de votre sainte religion avaient-ils pénétré mon âme, que vous y fîtes naître une piété affectueuse pour le sacrement de vos autels. Je ne soupirai plus qu’après le moment de vous y recevoir, de vous y posséder : une foi vive, un ardent amour, avec de nouveaux dons de votre grâce, accrurent encore mes désirs. Vous les entendîtes pour les exaucer, Dieu de bonté ! Vous les avez couronnés en me donnant votre corps pour nourriture. Ô faveur qui jusqu’au dernier instant de ma vie sera présente à ma reconnaissance ! (« Méditations Eucharistiques, Fête de la présentation de la Sainte Vierge »)

Choeur de Fontevraud

Jamais le couple royal ne fera le voyage pour rendre visite à ses filles. En septembre 1747 cependant, Jean-Marc Nattier est dépêché auprès d’elles pour faire leurs portraits. En découvrant le visage de Louise la reine commente : …je n’ai jamais rien vu de si agréable que la petite. Elle a la physionomie attendrissante et fort éloignée de la tristesse […] elle est touchante, douce spirituelle (Lettre à la duchesse de Luynes, citée par le duc de Luynes, « Mémoires », t. VIII, p. 309). Le peintre a su faire ressortir le charme et la fraîcheur de la petite princesse. Il a aussi habilement « gommé » la déformation de son dos, due à une scoliose ou à une mauvaise chute que Louise aurait faite en voulant descendre seule de son lit alors qu’elle était encore à Fontevraud. Il y a loin du charme de la petite fille à l’apparence, peu avenante il faut bien le dire, de la femme qui plus tard se dépeindra ainsi, avec un humour teinté de cruauté : Votre servante est fort petite, grosse tête, grand front, sourcils noirs, yeux bleu-gris-brun, nez long et crochu, menton fourchu, grasse comme une boule et bossue. (Lettre à la Prieure du carmel de Bruxelles, 6 mars 1783)

Agée de quinze ans, Victoire retourne à Versailles en 1748. Louise et Sophie devront patienter deux années encore.

http://www.carmel.asso.fr/Fontevraud.html

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Classé dans * Belgique, Département 49 (a) , Abbaye royale de Fontevraud, Département 78, Département 92

-A- Jeanne ABSOLU (1557-1637), UNE MYSTIQUE FONTEVRISTE , religieuse du Prieuré de Hautes Bruyères. Saint Remy L’Honoré (78690), DU GRAND SIECLE

Joseph Augereau. Jeanne Absolu, une mystique du  grand siècle. Paris, Edition du Cerf . 1960.  In 8° de 262 pages

Mère Jeanne Absolu  avait  déjà fait l’objet d’une étude (seconde édition de 1655) intitulée  « Le modèle de la perfection religieuse  en la vie de la vénérable Mère Jeanne Absolu, dite de Saint-Sauveur , religieuse  de Hautes-Bruyères, après avoir pris le temps, devenue veuve, d’ élever ses enfants, depuis 1610 ou 1614 , de l’Ordre de Fontevrault » –  prieuré où sa fille Geneviève Hotman  était déjà religieuse  (?)-

On comprend  que M. l’Abbé Augereau, Aumônier , à Chemillé (diocèse d’Angers) des dernières Fontevristes  (unies en 1956 aux  Bénédictines  missionnaires de Vanves -92170-) ait été tenté  de faire revivre  Jeanne Absolu (1557-20 septembre 1637).

L’auteur passe de Dreux (28100) , où naquit son héroÏne, à Paris où elle devint l’épouse  d’Antoine Hotman, Avocat-général au Parlement de Paris, (mort en 1596)  à Meudon où elle avait sa « maison des champs’ et un remarquable directeur  le Capucin Benoît de Canfeld, à Evreux (27000),  où elle fut Bénédictine  dans l’abbaye Saint Sauveur , et enfin, en 1614, prés de Montfort L’Amaury, à Saint-Rémy-l’Honoré (78690), modeste paroisse  sur laquelle se trouvait le prieuré fontevriste de Haute-BruyèreJeanne de Saint-Sauveur pratique une  spiritualité d’abandon à Dieu. ‘ Elle faisait tout  son possible  pour s’attacher à Dieu seul et à Jésus crucifié‘. Ce ‘Dieu seul’ deviendra  la devise de tous les spirituels  du ‘pur amour’ au XVIIe… Depuis la fin du XVIe, la devise de Jeanne Absolu ne  dit pas autre chose: ‘ Un Dieu et rien de plus‘; elle aimera  s’encourager elle -même en répétant : ‘Quittons le rien, suivons le Tout‘.


Conséquence singulière dans un prieuré de moniales : tant de perfection inquiète son entourage. les chasseurs de sorcière , en tout temps , en tout lieu, sont  toujours à l’affût. A Haute-Bruyère, chez la  Mère Jeanne de Saint-Sauveur,  ils flairent  de l’illuminisme . La faculté de  théologie de Paris est priée de donner son avis. Son verdict donne raison à la vieillie et  charmante moniale qui, aveugle depuis  six ans, s’éteint dans sa quatre-vingt-et-unième année.

Revue d’histoire de l’Eglise de France. Année 1961. Volume 47. N° 144
p. 259 & 260                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           Recension par Charles  Berthelot du Chesnay                                                                                                                            http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1961_num_47_144_3276_t1_0259_0000_2?_Prescripts_Search_tabs1=standard&

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Classé dans Département 27, Département 28, Département 75, Département 78, Département 92

-L- LOUISE-MARIE DE FRANCE, FUTURE VENERABLE, ELEVEE A L’ABBAYE DE FONTEVRAUD AVEC SES SOEURS, AUTRE FILLES DE LOUIS XV.

 Une  royale pensionnaire  qui apprit à dompter son orgueil.

Louise-Marie de France (1737-23 décembre 1787), septiéme fille survivante de Louis XV  et de Marie Leszczynska  , dite Madame Louise ou Madame Dernière reçut à Fontevraud des religieuses à qui elle est confiée, une éducation qui tend à la préparer au rang qu’elle aura à tenir dans le monde, mais aussi à dompter son orgueil et sa vivacité parfois mordante.

A une suivante qui, un jour, tarde à la satisfaire, elle rappelle avec dédain Je suis la fille de votre roi !… Et moi, Madame, je suis la fille de votre Dieu ! s’entend-elle répondre. Elle acquiert ainsi une lucidité qui lui permet de se remettre en question et de se corriger. Sans doute se souviendra-t-elle des talents pédagogiques de ses éducatrices quand elle aura elle-même la charge du noviciat à Saint-Denis.

http://maria-antonia.justgoo.com/sa-famille-francaise-f11/madame-louise-de-france-t502.htm

La jeune fille ayant  pris le voile au Carmel de Saint-Denis y devint prieure avant  d’y  mourir. En 1873, le pape Pie IX l’a déclarée Vénérable sous la titulature de  Mère Thérèse de Saint-Augustin

http://croissantdelune.centerblog.net/rub-les-filles-de-louis-xv-.html

   Dans  le  blog  dont les références suivent , vous  trouverez  aussi  une  histoire très  complète et très recueillie de la  vénérable carmélite.

http://leblogdumesnil.unblog.fr/2007/12/23/74-princesse-et-carmelite/

et encore :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Louise_de_France

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