Table des matières du récit : » Il était une Foi … Robert et Pétronille au pays des Fontevristes« .
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I. DEUX JEUNES PELERINS EN CHEMIN II. LES PRIEURES FONTEVRISTES DE LA CLARTE-DIEU
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I. DEUX JEUNES PELERINS EN CHEMIN
Après tout ce pouvait bien être la sonnerie de l’Angélus (1) (7 heures) qui réveilla Pétronille , jeune fille connue pour avoir le sommeil beaucoup plus léger que celui de son compagnon de pèlerinage, Robert, à moins que ce ne fût dans son rêve.
Pétronille profita donc de cette légère avance pour se signer dévotement en confiant à son Créateur le bien qu’elle pourrait accomplir et les rencontres qu’elle pourrait faire. Ceci accompli, elle se passa de l’eau sur le visage et sur les mains grâce au pot en étain et à l’écuelle en terre cuite que l’aubergiste, homme prévoyant , avait mis à leur disposition sur le palier séparant les deux chambres de l’Auberge « A la roue d’or » où ils avaient pris pension pour la nuit.
Après quoi, , elle toqua à la porte de la soupente , moins confortable que le havre où elle s’était assoupie, recrue de fatigue , mais son compagnon de voyage ,Robert était un homme galant … , soupente d’où le jeune homme finit par émerger , un peu hirsute comme à son habitude. Le petit déjeuner pris dans la salle commune où le feu n’avait pas en été rallumé dans la grande cheminée, les deux jeunes gens se remirent en route.
L’auberge qu’il venait de quitter était bâtie à la croisée de deux chemins , l’un longeait la crête de la petite colline à peu de distance du sommet , l’autre qu’ils avaient suivi jusque là en finissait l’ascension avant de redescendre, sans doute, de l’autre côté. S’étant signé devant la croix protégeant ce carrefour , symbole des ces choix parfois difficile , entre plusieurs options qu’offrait souvent la vie, les pèlerins se remirent en route décidant de suivre celle des deux pistes qui allait leur permettre d’ici relativement peu de pas de se retrouver au sommet de la colline.
Frappant en cadence le chemin de leur bourdon (2), bâton au bout ferré , de façon à se donner du courage, le jeune couple atteignit rapidement le sommet visé et là s’étant assis dans l’herbe, au pied d’un grand chêne, ils contemplèrent le paysage qui s’offrait largement à eux .
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La pente était sensiblement plus douce de ce coté -ci, le paysage plus ouvert aussi si l ‘on voulait bien excepter le petit bois de hêtres qui ne coupait qu’à peine la perspective vers le fond de la vallée. Des cloches au son différent appelaient maintenant de pieux reclus à l’office de tierce (9H30), celui dont Joris Karl Huysmans dit qu’il est la figure de l’adolescence de l’homme (3) . Ils leur fallait hâter un peu le pas s’ils voulaient pouvoir assister à la messe de semaine, messe qui était dite à 10 heures, leur avait assuré le tenancier de La roue d’or.
Une grande paix enveloppait nos deux jeunes marcheurs. Même s’ils ne voyaient pas en encore très clairement l’endroit où ils voulaient que leurs pas les conduisent , brume du matin oblige, ils savaient bien qu’une fois traversé le bois, ils distingueraient plus clairement le pieux asile où ils avaient décidé de se ressourcer quelques jours. Pour l’heure et sans que cela ne nuise aucunement à leur paix intérieure, bien au contraire, les oiseaux avaient commencé une symphonie : des trilles, des sifflements, des caquètements et des trilles â nouveau .
Grâce à Dieu , nos jeunes marcheurs avaient été très bien renseignés. Laissant à main gauche une maison forte dont les tours au toit coiffés en poivrières habillés d’ardoise contrastaient avec les briques de la demeure et des communs serrés autour d’elle, ils ne tardèrent pas à voir un petit cours d’eau bordé de frênes, de saules et d’ormes . Il était probable que certaines de ces plantations , effectuées à coup sur par les religieux d’un prieuré proche, étaient plus anciennes que d’autres car là où des tiges plus jeunes que d’autre montraient des feuillages d’un vert plus tendre , la berge apparaissait moins stabilisée qu’elle l’était ailleurs par des racines plus anciennes et donc mieux établies.
Un berger confirma leur espérance , les deux clochers émergeant un peu plus loin, de l’autre côté du ponceau à une arche (4) enjambant l’Envigne (5), étaient bien ceux du prieuré fontevriste double de la Clarté-Dieu. Pour autant avant d’aller jusque là les deux jeunes gens s’accordèrent un moment de fraîcheur en regardant un moulin à roue à augets, dans lequel, leur avait-on expliqué à l’auberge , l’eau passe par- dessus la roue. S’il n’appartenait pas à un seigneur proche, il était sûrement la propriété de Madame la Prieure (6).
NOTES ET PIECES JUSTIFICATIVES
(1)- Angelus. Prière de l’Église catholique d’Occident qui commémore l’ Annonciation de la naissance du Christ faite à Marie et qui tire son nom de ses premiers mots, « AngelusDomini nuntiavit Mariæ« … L’Ange du Seigneur porta l’annonce à Marie.
(2) -Bourdon
(3) – Le roman de Durtal p. 600.
(4) Il résulte des termes d’un acte de 1586 que ce pont à l’arche unique en plein-cintre qui enjambe un petit affluent de l’ Auvignon, rivière qui se jette dans la Garonne, dans la commune de Feugaroles (47230) même, fut élevé sous l’ autorité de Marie de Monluc, prieure du couvent fontevriste du Paravis.
(5)– D’une longueur de 32,3 kilomètres, l’Envigne naît sur le territoire de la commune , à trois kilomètres au nord de Mirebeau. Sa direction générale va d’ouest en est. Elle se jette dans la Vienne, à Châtellerault (86) (rive gauche)http://fr.wikipedia.org/wiki/Envigne après avoir longé les prieurés fontevristes de Lencloître
(6) C’est ainsi – entre de très nombreux exemples- que la prieure du prieuré fontevriste de Saint-Laurent (-sur-Save) (31230) possédait un moulin bladier (c’est-à-dire à moudre le blé).
II. LES PRIEURES FONTEVRISTES DE LA CLARTE-DIEU (1)
Le lecteur sait sans aucun doute que les prieurés Fontevristes avaient été initialement conçus sur le modèle d’un prieuré double : l’un abritant les moniales et l’autre les moines. L’évolution fit certes , dans un grand nombre de cas , réduire le prieuré masculin au seul Prieur chargé d’apporter les secours spirituels aux moniales, mais à l’époque où nous nous plaçons, cers prieurés étaient bien doubles. Le lecteur sait nécessairement aussi qu’à l’imitation de ce qui se passait dans la noble, grande et prestigieuse abbaye royale de Fontevraud, la Prieure du lieu commandait aussi bien à ses moniales qu’aux moines voisins, membres eux aussi de l’ordre monastique de Fontevraud. Prieuré double ne voulant naturellement pas dire prieuré mixte, le moment était venu pour Robert et Pétronille de se séparer quelque temps . La Providence leur avait heureusement suggéré de se munir chacun d’une cage avec deux pigeons voyageurs qu’ils déposeraient naturellement à la porterie de chacun de leur asile . Lorsque l’un ou l’autre, l’un et l’autre, déciderait de mettre fin à sa retraite, il pourrait ainsi le dire à l’autre mais ceci ne devrait pas se produire avant que les clepsydres des prieurés aient mesuré sept jours. Le séjour que s’apprêtaient à faire en ces pieux asiles Pétronille et Robert allaient en très grande partie déterminer leur avenir. Les deux jeunes gens s’interrogeaient fort , depuis quelques temps déjà, sur la possibilité qu’il y avait d’intégrer le prieuré double de la Clarté-Dieu et c’était bien , sans jeu de mots, la clarté sur ce que Dieu attendait d’eux qu’ils étaient venus chercher derrière ces hauts murs. Ils n’ignoraient certes pas que ce n’était pas parce que l’on était en clos en un prieuré que les bruits du monde cesseraient , comme par miracle, de parvenir jusqu’à eux mais, du moins, avait-il la ferme espérance qu’ils n’en auraient ainsi plus qu’un écho assourdi.
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NOTES ET PIECES JUSTIFICATIVES
(1)-Le nom de ce prieuré ne sonne pas vraiment » fontevriste », ce type de « nom » serait plutôt l’apanage des « maisons de prière » cis-tercienne , au même titre que : l’ Abbaye de la Joie-Notre- Dame, l’Abbaye Notre-Dame de Bonlieu, l’Abbaye de Bonnefontaine, l’ Abbaye de Fontfroide , l’ Abbaye Notre-Dame de l’Eau, Pour autant , la « Clarté-Dieu » rend un si beau son que nous n’avons pas estimé possible de nous-et de vous- en priver.
Jean de l’Habit
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Je suis content que que ce que j’écris puisse vous être de quelque utilité. S’agissant de cette rubrique plus particulièrement , m^me si sa forme est romancée . Ce que j’y dis est rigoureusement exact.