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Prieuré Fontevriste de Guesnes (86420) à 39 km de l’Abbaye royale de Fontevraud.

ORIGINE DU NOM

C’est d’un ou plusieurs GUÉS sur la Briande que GUESNES tire son nom.
Ce lieu isolé s’identifie avec le couvent (ruines). C’est en 1106, date de la 1ère charte connue, que GAINA est mentionné.
Pour la géographie, GUESNES c’est d’abord une clairière et un Gué.
La Fondation de Guesnes a été faite par Foulque Comte d’Anjou (selon un ouvrage de polémique religieuse du 17ème siècle).

LE COUVENT DE GUESNES

Quiconque visite le bourg de Guesnes, dans le nord de la Vienne, ne peut qu’être frappé par le contraste entre la ruine présente des monuments et la vie florissante et même raffinée dont ils furent le cadre il y a encore deux siècles.
Comment s’est produite cette éclosion puis cette émouvante décrépitude ? C’est ce que cet article, le premier jamais consacré à ce prieuré fontevriste du sud Loudunais, voudrait essayer de faire partager.

La plus ancienne charte dit « Moi Foulque Comte d’Anjou, pour le salut de mon âme et de celles de mes parents, avec le consentement de mes fils Geoffroy et Foulque, tous les prés que je possède à Guesnes, je les donne et concède à Dieu, à la Bienheureuse Marie et aux moniales de Fontevraud sous la protection du seigneur Robert d’Arbrissel.
Les témoins de cette donation sont Hugues de Rigard, Gautier de Poccïaco. Passé sous Philippe roi de France, Guillaume duc d’Aquitaine et Pierre évêque de Poitiers ».

Dès 1106 Les traits essentiels de Guesnes sont dessinés : des prés, pour une exploitation tournée vers l’élevage et des moulins le long de la rivière, la dévotion à La Vierge, la générosité de la noblesse du voisinage.

Les donations affluent. En 1109 ce sont les terres de Renault Crassus. Vers 1110-1115 Grimaud, seigneur de Monts, est pris de remords car on l’accuse de s’être emparé de l’écluse d’un moulin des religieuses.
Pour se laver de toute mauvaise intention, en accord avec ses frères Pépin, Renault, Béranger et Geoffroy, il donne au couvent toutes les terres labourables, les prés et les marais qu’il possède sur les deux rives de la Brïande.
Foulque le Jeune, fils du premier donateur, ajoute en 1109 et 1117 les prés qu’il tenait à cens des moines de Charroux ; Guesnes constitue désormais un ensemble autonome, comme La Puye et Lencloître.
Pour les protéger des convoitises, Robert d’Arbrïssel en 1109 place très judicieusement ces possessions sous la protection de Pierre II évêque de Poitiers, à charge de payer chaque année douze deniers de cens.
Le patrimoine médiéval va encore s’accroître des donations de Raoul de Saint-Jean, Étienne de Messemé et Parcien son fils, « pour La rémission de ses péchés, de ceux de ses ancêtres comme de ceux de ses descendants ».
Nous ne connaissons pas les noms des premières prieurés de Guesnes car c’est l’abbesse de Fontevraud, Hersende avant 1130, qui est seule juridiquement habilitée à recevoir les donations.

Le domaine médiéval, sans être très étendu, devait couvrir la majeure partie de la section B du cadastre de Guesnes, sur les deux rives de la Briande, où Le fonctionnement de quatre moulins apportait un appréciable complément de revenu.
De l’architecture de ce temps ne subsistent que le chœur  et le mur sud de l’église romane, car la guerre de Cent Ans allait être fatale aux bâtiments du prieuré, et aussi à ses occupantes.

Des noms célèbres se trouvent parmi les simples religieuses : Madeleine de Razilly en 1560, Claude de Chouppes portière en 1593, Françoise de Marconnay dépositaire en 1603, Françoise de Lezay en 1620, Louise de Jousserand prieure du cloître.
La sœur de meilleure naissance est probablement en 1672 Catherine de Galard de Béarn, petite-cousine d’Henri IV, fille de Jacques de Béarn, gouverneur militaire de Saintonge et d’Angoumois en 1636.
Elle profite sans vergogne de ses relations familiales pour engager des procès, et elle les gagne.
Les effectifs :  16 en 1690, 14 en 1751, 9 en 1787 reflètent bien l’évolution générale du temps. Les sœurs, issues de haute noblesse au 16ème  et au 17ème  siècles, se recrutent au 18ème  dans la moyenne noblesse loudunaise et dans la bourgeoisie des offices qui voit ici une promotion pour ses filles.
Le père de La sœur Bernier est procureur fiscal à Loudun en 1749 ; le père d’Augustine Naudin est avocat à Loudun en 1689, celui de Marie Viau notaire à Monts en 1750.

D’après la tradition locale, c’est seulement en 1922, par l’entremise de Maître Aymard, notaire et frère du Maire de Loudun, que le cloître gothique de 1485, le portail et les chapiteaux de l’église Notre-Dame furent démontés, et les pierres numérotées furent vendues à un collectionneur américain.
Le carrelage et une cheminée Louis XIII de la salle surmontant le chauffoir furent ensuite vendus. La ruine du couvent était consommée.

EGLISE

Église « Chapelle Saint Jean de L’Habit » :  ancienne église du Prieuré fontevriste. Portail ouvert en 1671.
Choeur dont L’hémicycle est décoré (appareillage de pierres en losanges et imbrications),  chapelle latérale construite par Anne d’Orléans, sœur de Louis XII, Abbesse de Fontevraud en 1478, ainsi qu’en témoigne la clé de voûte à ses armes.
Le retable du XVIIème  siècle est en bois doré, crucifix en bois datant du XVIIème siècle.

http://loudun.discuforum.info/t772-GUESNES-HISTOIRE.htm

Et pour une  vue d’ensemble du prieuré : https://prieuresfontevristes.wordpress.com/france/86-2/prieure-de-guesnes/

 

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Classé dans Département 86

– E- ESPACES FUNERAIRES SIS EN L’ABBAYE ROYALE DE FONTEVRAUD

Inhumations et  édifices religieux au Moyen Âge entre Loire et Seine.                                                       Actes publiés sous la direction d’Armelle ALDUC-LEBAGOUSSE                                                          CRHAM. Caen 2004

L’INHUMATION EN MILIEU MONASTIQUE : L’EXEMPLE DE L’ANJOU

Daniel PRIGENT  du Service archéologique départemental de Maine-et-Loire.

2.3. Nef

il est nécessaire de  distinguer les   différentes travées     et notamment les deux  dernières  constituant le  choeur des religieuses, isolé par une  clotûre des deux travées occidentales  avant 1504.  A l’intérieur de cet espace, une aire centrale  s’étendait entre    les rangs de stalles au Nord et au Sud et, vraisemblablement , à l’Ouest du trône de l’abbesse .
il est  significatif d’observer  qu’aucune inhumation  n’ a été pratiquée   dans les deux premières travées de la nef à l’époque médiévale; plusieurs tombes modernes ont, en revanche,  été mises à jour dans ce secteur.

Dans la troisième,travée, six sépultures ont été pratiquées  avant le remblaiement  de 1504. Elles étaient  disposées  sur une étroite  bande  placée dans l’axe dela nef; une seule tombe était  située en  dehors. Malgré le faible nombre d’inhumations, certaines fosses sont réutilisées.

A l’Ouest ,  un sarcophage en tuffeau présentait  divers graffiti sur les parois internes. Vers le  choeur litturgique,  la fosse suivante  a livré de haut en bas; une  bierre  vide,  un autre cercueil renfermant un squelette,  et  , sur le  fond, des os épars  témoignant d’un inhumation antérieure.                                                 …                                                                                                                                                                 La quatrième partie est en grande partie  occupée par le caveau  des dames abbesses creusé en 1639 par l’Abbesse Jeanne Baptiste de Bourbon.   Il subsiste néammoins  deux fosses recoupées et  surtout trois inhumations en coffrages ou sarcophages, proches de la pile Nord-Ouest de la croisée ( NDLRB. du transept?) , ainsi qu’un coffrage  placé  contre la face sud  de la même pile  qui peut être attribuée au comte Raymond VII de Toulouse . La determination de  de cette sépulture  a permis  grâce aux  sources documentaires   de localiser l’emplacement  des sépultures des Plantagenêts ( le  » tombeau des rois ») dans la quatrième  travée de la nef.  Il est interessant  de mettre en relation anvec les  les mentions relatives au lieu d’inhumation des Abesses. On sait ainsi qu’Audeburge des haute Bruyères ( RIP en 1180)   fut enterrée à côté du bénitier; le corps de l’abbesse Marie de Champagne  ( RIP en 1208)  » fut inhumé   dans le  corps des  religieuses  dessoubs le JUBE DOMNA . Adèle de Bretagne  ( RIP en 1244)     est  également  déposée  dans le choeur de même qu’ Isabeau d’Avoir ( RIP en 1284) , Marie de Montmorency ( RIP en 1457)   et Anne d’Orléans   ( RIP en 1491), Isabeau de Valois  ( RIP en 1349) reposait  devant la chaire de l’Abbesse et Adélaïde de Ventadour  ( RIP en 1375) prés de la chaire du prêcheur.

Format de fichier: PDF/Adobe Acrobat

Merci d ‘activer le lien ci-dessous  qui renvoit  aux pages  165 & 166.             http://books.google.fr/books?id=dJO9A97cBggC&pg=PA162&lpg=PA162&dq=%22L’examen+des+documents+relatifs+aux+tombeaux+de+Pierre+II%22&source=bl&ots=K0Rz5XLovJ&sig=_5d2awyDeWtHPARiUEGVSc2SdCs&hl=fr&sa=X&ei=uAjvTqDRF8OChQe_i_WjCA&ved=0CCQQ6AEwAQ#v=onepage&q=%22L’examen%20des%20documents%20relatifs%20aux%20tombeaux%20de%20Pierre%20II%22&f=false

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Classé dans Département 49 (b) , Commune de Fontevraud-L’Abbaye excepté l' abbaye

-E- UNE ELECTION A L’ABBAYE SAINTE CROIX DE POITIERS EN 1491 où l’on retrouvre DEUX RELIGIEUSES FONTEVRISTES.

Marguerite de Vivonne, religieuse de Fontevraud recueille 9 voix lors de  l’élection de l’abbesse de Sainte-Croix de Poitiers en septembre 1491, abbesse  qui devait  succéder à la défunte Anne d’Orléans, abbesse commendataire  de sainte Croix et , par ailleurs , 26 eme Abbesse de l’Ordre de Fontevrault  (1464-149)- de 1477 à 1491.

Les  partisans de Marguerite de Vivonne  ne  virent pas d’un bon œil l’élection de Jeanne de Couhé, seconde  dignitaire de l’Abbaye . Une  autre opposition vient  d’une seconde religieuse de Fontevrault , Isabelle de Bourbon, ayant obtenu le 27 novembre 1491 des bulles pontificales lui attribuant la charge d’Abbesse de Sainte-Croix.

Finalement  ce ne  fut  que le 29 juillet 1492 et  après de nombreuses péripéties retrouvables  grâce au lien suivant, que Jeanne de Couhé  fut  officiellement  reconnue  abbesse  de Sainte -Croix  de Poitiers

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1979_num_65_174_1635

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-G- PRIEURE FONTEVRISTE DE GUESNES

Guesnes  (?) . Att. au XVIIe siècle . Canton de Monts-sur-Guesnes .Département de la Vienne.  Région: Poitou-Charentes

Province fontevriste de Bretagne

Adresse: Rue de l’église, Impasse du Couvent.
                                
NB. Origine de la carte ci-contre

Situation: 30 KM à  vol d’oiseau (Orthodromie)  au S/SE de l’Abbaye royale  de Fontevraud

Alltitude moyenne de la  commune   : 68 mêtres.   Surface communale : 13,500 Km2

         Photo du prieuré des moines Saint-Jean de l’Habit et de sa  chapelle devenue église paroissiale.

Les années 1360 à 1372  sont une période difficile où le prieuré fontevriste est  attaqué, pillé . Pourtant  les religieuses fontevristes ont été présentes sans discontinuer au prieuré de Guesnes pendant près de sept  siècles !

   Avant 1790, Guesnes était une section de la paroisse de Dercé et relevait de l’élection de  Loudun.
   La seigneurie de Guesnes ayant titre de châtellenie, appartenait au couvent.
   La chapelle de l’ancien couvent a été érigée en église paroissiale en 1803.
BSAO (Bulletin de la Société des Antiquaires de l’Ouest) 3ème série, t. 13,
Photo de l’église conventuelle, chapiteaux vendus à  un antiquaire ; chapelle latérale construite par Anne d’Orléans, sœur de Louis XII, abbesse générale de l’Ordre  de 1478 à 1491 ; armes sur clefs : écartelé d’Orléans de  Clève, de Milon et de Lamark.
BSAO, 3ème série, t. 13, p. 245 : photo du retable
                                                             Les photos  représentent  successivement  :
-Une des rues de Guesnes témoignant  de la pérennité  topographique des prieurés fontevristes en ce lieu.
– le  clocher de  la chapelle du prieuré des moines de Saint Jean de l’Habit
– les bâtiments  du prieuré de moniales. Emergeant légèrement  des feuillages, à l’aplomb du toit inférieur, on peut  voir  la partie  supérieure d’une des  fenêtres de la chapelle des moniales.

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