Les Souvenirs d’un nonagénaire racontent la vie de François-Yves Besnard, une vie traversée par la Révolution. Ils sont échelonnés sur la longue durée, de 1752 à 1842.
Avec Besnard, nous sommes plongés au cœur des débats du moment ; le développement économique de la ville d’Angers, l’interrogation sur les privilèges, mais aussi des sujets plus généraux comme le déficit de l’État, les réformes fiscales, la monarchie, les privilèges. De nouvelles conceptions émergent du bouillonnement d’idées des discussions enfiévrées de ces jeunes gens d’Angers. Elles sont inspirées par le foisonnement des publications qui rendent aisée la lecture des philosophes comme Rousseau, des encyclopédistes et des physiocrates. La presse, les pamphlets, les cercles de lecture vulgarisent toutes les questions en débat. Les jeunes gens, formés à l’esprit critique, n’ont de cesse de refaire le monde et ce bien avant « la régénération de 1789 ». L’appétit intellectuel du jeune Besnard, sa soif d’absolu, grandissent en même temps que se fortifie chez lui l’art de la conversation. Il devient un personnage incontournable, une sorte de caution intellectuelle dans les salons, celui du marquis de La Lorie à Segré, ou encore celui de l’abbesse de Fontevraud. La notion de condition est supplantée par celle de la communauté d’esprit.
P 12 du document auquel conduit le lien ci-après :