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Vendredi 25 février 1116 : Robert d’Arbrissel meurt au prieuré fontevriste d’Orsan.

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Mort de Robert d’Arbrissel. Coll. Privée

Léger, archevêque de Bourges, et les habitants des environs entendent bien garder la précieuse dépouille dont ils espèrent des miracles. Devant le zèle intempestif de Pétronille de Chemillé, Léger accepte le transfert à Fontevraud de la dépouille de Robert d’Arbrissel.

« Orsan dut se contenter de garder son Saint Cœur« .

Malgré ses dernières volontés, d’être enterré à même la boue « dans le cimetière auprès de ses premiers compagnons et compagnes« , il est inhumé dans la partie la plus fermée de la clôture des moniales, le chœur de l’abbatiale de Fontevraud, en face de la sépulture de son ami Pierre II de Poitiers.   

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Classé dans Département 36, Département 49 (a) , Abbaye royale de Fontevraud

Joëlle Gautier-Ernoul 1996. LE RENOUVEAU DE L’ORDRE FONTEVRISTE AUX XIXe ET XXe SIECLES.


LE RENOUVEAU DE L’  ORDRE FONTEVRISTE AUX XIXe ET XXe SIECLES

Joëlle Gautier-Ernoul, 1996. (Membre de l’APF- Association des Prieurés Fontevristes-).

L’histoire du renouveau fontevriste ne peut se concevoir sans évoquer l’ordre et sa 32 éme et dernière abbesse Madame d’Antin (1765-1792 +1797), ainsi que la période révolutionnaire qui frappa l’abbaye mère et ses prieurés, et le devenir de ces moniales et moines après la loi du 2 novembre 1789 confisquant les biens du clergé, et celle du 13 février 1790 supprimant les vœux perpétuels.

Mais avant tout je parlerai de Robert d’Arbrissel, ce « fou de Dieu« , qui fonde l’abbaye en 1101.

La particularité fontevriste tient moins à son caractère double qu’au pouvoir des femmes sur les hommes.

Le renom de Robert d’Arbrissel atteint le Pape Urbain II, venu prêcher la croisade à Angers (49000). Il l’honore du titre de « semeur du Verbe Divin« .

Robert d’Arbrissel prêche dans le diocèse d’Angers et connaît un immense succès.

LE TEMPS DES FONDATIONS (*)

(*) Les sous-titres sont  du webmestre  de ce blog.

Concile de Poitiers en 1100 :

Constitution de l’ordre afin de canaliser la troupe errante qui représente une gêne potentielle du fait de l’absence de structure.

Le vallon de Fontevraud, proche de la confluence de Loire et Vienne (Candes-Saint-Martin (37500)) se situe à la limite des provinces de Poitou et d’Anjou et non loin de celle de la Touraine. Il dépend de la  paroisse de Roiffé (86120), et donc du diocèse de Poitiers dont l’Évêque est Pierre II.

Robert d’Arbrissel est le « magister » d’une communauté de femmes et d’hommes qu’il appelle les « pauperes Christi« .

Il confie la direction de son ordre à une abbesse qui a toute autorité sur les moines et les moniales. Il ordonne que les hommes, à l’exemple de Saint Jean l’Évangéliste obéissent aux femmes et que celles-ci, à l’exemple de la Vierge, aiment et soignent les religieux comme leurs enfants, en référence aux dernières paroles du Christ en croix : « Fils, voilà ta mère. Mère, voilà ton fils.

Il crée des statuts visant à renforcer la sévérité de la règle bénédictine.Grâce à l’évêque  Pierre II de Poitiers http://www.martyretsaint.com/pierre-ii-de-poitiers/, l’ordre est placé directement sous l’autorité du Saint Siège qui à travers les siècles ne contestera jamais l’autorité de l’abbesse.

De nombreux dons sont consentis par les seigneurs qui agissent à l’instigation des évêques.

Robert d’Arbrissel poursuit sa prédication et crée des prieurés à travers la France, l’Espagne et l’Angleterre.

A la fin du XIIe siècle, 154 prieurés ont été fondés.

A partir du XIIIe siècle, l’abbaye connaît une longue décadence durant trois siècles. Les malheurs de la guerre de Cent ans dépeuplent les communautés. Dans les prieurés, le relâchement s’installe.

XV e SIECLE

Il faudra attendre l’Abbesse Marie de Bretagne – 25 éme Abbesse- (1457-1477) pour qu’un mouvement de réforme s’ébauche. Avec l’aide de conseillers délégués du Saint Siège, elle rédige de nouveaux statuts qui furent approuvés par le Pape Sixte IV en 1475.

XVII e SIECLE

Puis encore deux siècles pour que l’ordre retrouve sa prospérité initiale grâce aux abbesses de la famille de Bourbon pour finalement s’éteindre avec l’expulsion de la dernière abbesse Julie de Pardaillan d’Antin le 21 septembre 1792.

XVIII e SIECLE

Madame d’Antin, 36e et dernière abbesse (1725-1792)

Julie d’Antin est née le 2 avril 1725 à Paris, fille du duc et pair de France Monsieur Louis d’Epernon d’Antin.

Elle arrive à Fontevraud à l’âge de deux ans pour y être élevée.

A sa majorité, elle retourne dans le monde, mais demande bientôt de revenir à l’abbaye où elle devient novice en 1742, à l’âge de 16 ans. Elle s’occupe de l’éducation des filles de Louis XV.

Elle y devient professe en 1753, à l’âge de 18 ans.

A la mort de l’abbesse, Mesdames de France, c’est à dire les filles du roi Louis XV,  lui écrivent pour qu’il nomme Abbesse leur ancienne institutrice du temps  qu’elles étaient en l’Abbaye royale.

Ce qui fut fait le 10 juillet 1765 jour où elle  prit possession de sa nouvelle dignité

Trois jours de fête s’en suivirent ainsi que les manifestations suivantes

  • soutenance d’une thèse de théologie dédiée à l’abbesse
  • feu d’artifice donné par les religieux sur les hauteurs des bois

La nouvelle  Abbesse  se fit ensuite bénir à Paris afin d’obtenir la confirmation de tous les privilèges royaux. Son absence durera deux ans.

Madame d’Antin revient à Fontevraud le 3 septembre 1767.

Les carabiniers et les gardes de la prévôté de Saumur l’accompagnent jusqu’à l’abbaye où elle est accueillie par le prieur de Saint-Jean-de-l’Habit et par l’ensemble de la communauté.

Un dîner en son honneur, avec le Père Curé, réunit 29 personnes.

Elle va rendre visite aux moines de Saint-Jean-de-l’Habit, puis rentre par la grande porte, accompagnée par les religieux, les troupes de son escorte, et par plus de 2 000 personnes.

Un Te Deum est chanté dans l’église, et ce seront trois jours de festivités.

Le faste ne lui fait pas oublier la charge qui l’attend. Elle se consacre à l’administration de l’ordre, qui comprend encore 52 prieurés, et révise la Règle.

julie

                   http://www.cite-ideale.fr/julie-dantin-en-trois-mots/

La prospérité de l’abbaye n’est qu’apparente. Dès 1760, un édit ordonne la suppression des couvents isolés comptant moins de 16 religieux.

L’abbesse est obligée de fermer plusieurs prieurés dont celui des Loges à La Breille-les-Pins (49390).

P1060648.JPGUn relâchement s’installe chez les moines. Certains quitteront leur cloître pour aller vivre hors clôture à la Segrétainerie en bordure de l’actuelle rue Saint Jean de l’Habit  qui conduit au cimetière du bourg.

<——–( Photo de la Segrétainerie ci-contre)

Lettre de Madame l’abbesse en date du 17 juin 1786 :

Mandement du 17 juin 1786.

 » Chères filles et bien-aimées religieuses…

… mais aujourd’hui notre douleur est à son comble à la vue du triste spectacle de dissipation, de relâchement et d’insubordination qui règne dans la plupart de nos communautés où la piété, la ferveur, la régularité qui les caractérisaient autrefois ne nous laissent apercevoir aujourd’hui que les tristes restes de leur première splendeur.

Plusieurs de nos religieux, plus jaloux de briller aux yeux des hommes que de soutenir la gloire et la décence de leur état, rejettent avec mépris l’habit respectable que la religion leur a donné, pour lui préférer la soutane et même des habits courts, qu’ils ne rougissent point d’étaler dans les plaisirs du monde.

Ignorez-vous que dès les premières pierres d’un édifice commencent à tomber, tout s’ébranle, tout est sur le point de s’écrouler… »

La désaffection générale des monastères en France n’affecte pas Fontevraud car c’est un honneur pour une famille d’y faire entrer une de ses filles. Entre 1769 et 1789, il y aura 74 prises d’habits.

REVOLUTION

Le 2 novembre 1789, les biens du clergé sont confisqués.

La loi du 13 février 1790 supprime les vœux perpétuels.

Une seule moniale prêtera serment à la constitution civile du clergé national, Mademoiselle Delavau. Les autres moniales disent être bien à l’abbaye et ne pas vouloir la quitter.

Par contre, dans leur grande majorité, les moines préfèrent quitter l’abbaye et fonder une famille. Les autres refusent de prêter serment à la constitution civile du clergé et choisissent l’exil.

 

Le 19 juillet 1790, l’abbaye compte 70 dames professes et 39 sœurs converses.

La vie s’y poursuit tant bien que mal jusqu’en 1792 : le 17 août, un décret ordonne de libérer les maisons occupées par les religieuses.

La municipalité de Fontevraud, dont le maire est Alexandre Guerrier, ancien confesseur des moniales, https://dictionnaireordremonastiquedefontevraud.wordpress.com/2012/06/30/g-des-avis-divergents-sur-alexandre-guerrier-moine-defroque-de-saint-jean-de-lhabit-fontevraud-et-ancien-maire-de-la-commune/ donne à chaque religieuse une table, un bureau, une commode, un lit, un fauteuil et six chaises. Celles qui désirent rester dans la commune prêtent serment, la majorité décide de retourner dans leurs familles respectives.

Le 25 septembre 1792, Madame d’Antin est la dernière à quitter l’abbaye, déguisée en paysanne.

D’abord retirée à Angers, on la retrouve à Chartres (28000) en compagnie de l’ancien prieur de Saint-Jean-de-l’Habit. Elle mourra dans la misère à l’Hôtel-Dieu de Paris le 25 octobre 1797.

Les sœurs Liret, anciennes converses, Jeanne Rousseau, et Madame de Dillon, irlandaise de Dublin et ancienne sous-prieure vécurent à Fontevraud dans une maison de la Grande Rue( aujourd’hui rue Robert d’Arbrissel).

Elles ouvrirent une école pour les enfants du bourg et jouèrent le rôle d’infirmières.

Elles s’occuperont également de l’église paroissiale après la restauration du culte.

En 1794, Madame Aubert du Petit-Thouars, ex-chanoinesse de Fontevraud, fait une demande pour réclamer une partie des bâtiments de l’ancienne abbaye pour y loger trois ex-religieuses fontevristes qui vivent ensemble à Fontevraud et ne peuvent payer un logement à cause de leur moyens modiques. Elles n’ont reçu que le 1/6 de leur pension depuis trois ans, et ne vivent que des « petits ouvrages qu’on leur donne » ; elles pansent les malades et donnent des remèdes le plus souvent gratuitement.

Cette lettre fut-elle une approche pour essayer de faire revivre une communauté fontevriste à l’abbaye puisque Madame du Petit-Thouars termine sa lettre par « pourriez-vous accorder la même grâce à d’autres religieuses de cette même abbaye qui demeurent à Fontevraud par deux ou trois« , et précise « qu’il n’y aura aucune crainte qu’elles se réunissent en communauté« . Le renouveau fontevriste va suivre les événements politiques de l’époque.

 

Après la mort de Robespierre (28 juillet 1794), une accalmie se fait sentir, mais elle n’entraîne pas immédiatement la fin des persécutions religieuses.

Le 21 février 1795, la Convention étend la liberté du culte à toute la nation. La liberté continue sous le Directoire mais elle n’est pas entière. Les manifestations publiques, processions et cérémonies hors des églises, sont interdites.

DIRECTOIRE

Le coup d’État du 18 Fructidor an V (4 septembre 1797) ramène les Jacobins au pouvoir. Ils remettent en vigueur les lois persécutrices. Il faut attendre le Concordat de 1801 (15 juillet) pour que la liberté s’installe définitivement. Il n’est nullement question dans le Concordat des congrégations religieuses, mais le gouvernement commence à donner les premières autorisations aux sœurs de St Vincent-de-Paul durant les négociations du Concordat.

CONSULAT

Les instituts de religieuses sont nombreux à voir le jour, plus ou moins clandestinement. Le renouveau du catholicisme se marque avec vigueur dans la renaissance des monastères.

Le renouveau fontevriste s’établit dans trois petites villes, Boulaur (Gers), Brioude (Haute-Loire) et Chemillé (Maine-et-Loire), dès 1801, dû à la volonté d’anciennes moniales regrettant la vie monastique.

Après la mort de Robespierre, deux moniales du prieuré fontevriste de Longages  -31410-(diocèse de Toulouse), et quatre autres religieuses venant de Toulouse font un premier essai de résurrection dans l’ancien prieuré fontevriste de Boulaur (Gers). Les habitants de Boulaur les accueillent avec beaucoup de plaisir et les aident à s’installer.

Malheureusement au bout d’un an, elles doivent quitter les lieux suite à des tracasseries politiques. Tandis que les autres religieuses gagnent Toulouse, les deux fontevristes restent à proximité de Boulaur. Après le Concordat, les deux fontevristes réintègrent le prieuré (1801).

A la même période, quatre religieuses de l’ancien prieuré de Brioude (Haute-Loire), après avoir été recueillies chez des habitants de Brioude et subi ensuite onze mois d’emprisonnement, se regroupent en 1801 dans un immeuble qu’elles viennent d’acheter dans les faubourgs de la ville de Brioude. Elles ne peuvent s’installer dans leur ancien prieuré car les bâtiments claustraux sont occupés par la mairie et la chapelle est détruite.

En 1800 la ville de Chemillé (Maine-et-Loire) se relève péniblement de ses ruines. Le curé de la paroisse de Notre-Dame songe en premier lieu à l’œuvre scolaire car la jeunesse est privée de l’instruction chrétienne. En accord avec le maire de Chemillé, il fait appel en 1802 aux deux sœurs Rosé, anciennes moniales de l’Ordre de Fontevraud, l’une de l’abbaye mère, l’autre du prieuré fontevriste de la Regrippière (44330)- (diocèse de Nantes). Ces anciennes moniales avaient en 1792 trouvé refuge chez leur père à Angers et, bien qu’elles soient insermentées, avaient ouvert une école où elles enseignaient la musique, l’arithmétique, la grammaire et le catéchisme. Les autorités peu après les condamnèrent car elles donnaient à leurs élèves une éducation « antirépublicaine« . Elles se séparèrent et devinrent institutrices, l’une dans un château des environs de Saumur, l’autre au château de la Sorinière de Chemillé.

A partir de 1801, des suppliques sont adressées par d’anciennes religieuses de l’abbaye mère pour le rétablissement d’une communauté dans l’ex abbaye mère ou à la Sénatorerie de Saint-Florent.

Certaines moniales en 1802 abjureront le serment de Liberté-Égalité.

1 er EMPIRE

Le curé de Notre-Dame de Chemillé, en 1805, choisit les sœurs Rosé pour diriger une école de filles dans sa paroisse.

Peu à peu, les anciennes religieuses de l’abbaye mère se joignent aux deux sœurs. Ce n’est pas encore la restauration de l’Ordre, mais elles pensent à reprendre une vie régulière et suivre de nouveau la règle de Fontevraud.

En 1805, elles écrivent au cardinal Caprara https://fr.wikipedia.org/wiki/Giovanni_Battista_Caprara, nonce de Pie VII à Paris, et évoquent leur ancienne abbaye.

Le nonce leur répond que Fontevraud ne peut redevenir un asile de prière et de silence, car un décret de 1804 l’a transformée en maison de force et de correction. Il leur permet toutefois de reprendre une vie communautaire et de faire des vœux simples et provisoires. Le curé Alliot rédige des statuts provisoires.

 

Une première profession, l’une des toutes premières du diocèse d’Angers, a lieu en 1806, dans l’église paroissiale. Les vœux sont rédigés en latin, selon l’usage de Fontevraud pour les religieuses de chœur. La formule des vœux se rapproche énormément de celle prononcée dans l’ex abbaye.

Plusieurs religieuses fontevristes de la Regrippière, https://dictionnaireordremonastiquedefontevraud.wordpress.com/2013/08/08/l-le-prieure-de-la-regrippiere-en-vallet-44330-detruit-en-1793-par-les-colonnes-infernales/ ancien prieuré fontevriste du diocèse de Nantes, entendent parler de la maison de Madame Rosé. Elles sollicitent la faveur d’y être admises.

En 1808, les locaux deviennent exigus et Madame Rosé, avec l’aide de ses parents et des pensions des anciennes religieuses, de nouveaux locaux sont achetés pour y installer la communauté naissante.

En 1809, deux anciennes fontevristes de l’abbaye mère s’ajoutent à la communauté. Les habitants de Chemillé appellent l’immeuble « le couvent de Fontevraud ».

Quelques jeunes filles de Chemillé sont admises comme sœurs converses et vont prononcer leurs vœux en français (rite de l’ancienne abbaye).

 

Peu à peu la vie de la communauté s’installe avec l’école, l’instruction des novices après les heures de classe.

Ensuite, elles se réunissent dans la chambre basse qui sert de salle commune et de réfectoire. Les anciennes professes récitent le grand office, les jeunes professeurs et les postulantes récitent le petit office de la Sainte Vierge.

Après la prière, Madame Rosé prend la parole, leur raconte l’histoire de l’abbaye de Fontevraud, la vie des religieuses, et donne un avis sur la manière de tenir une classe.

D’autres religieuses demandent au Ministre Secrétaire d’État, Ministère de l’Intérieur, la cession de la maison de Saint Florent.

RESTAURATION

En 1817, les religieuses reprennent leur habit de religieuse, et une cérémonie de profession a lieu le 28 août 1817 en présence de nombreux centres de la région d’Angers, Seiches (49140) , Brigné (49700) , St-Rémy-en-Mauges (49110). Trois novices font profession de foi dans l’église de Notre Dame de Chemillé, et seront reconduites au couvent.

La nouvelle se répand dans la région. Sept ancienne religieuses de l’abbaye viennent à Chemillé, avec l’espoir de retrouver leur vie cloîtrée, orante, et observer la règle sous laquelle elles avaient prononcé leurs vœux.

 

En 1818, elles obtiennent l’autorisation de construire une chapelle et d’y conserver le Saint-Sacrement. Cela leur permet d’organiser d’une manière plus régulière leur vie conventuelle, de visiter le Saint-Sacrement sans sortir de la communauté.

La bénédiction de l’oratoire a lieu le 22 janvier 1818. A cette occasion, Monseigneur Montault, (Charles Montault des Isles ?  http://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1988_num_95_3_3294 évêque d’Angers, va nommer un confesseur ordinaire pour les religieuses.

En 1819, Madame Rosé écrit au Souverain Pontife afin de donner à son monastère le nom que portait le principal cloître de Fontevraud : Sainte Marie de Fontevraud. Elle fait également une demande auprès de Monseigneur Montault pour avoir un aumônier.

A partir de 1820, le but de Madame Rosé est de restaurer l’ordre de Fontevraud. Monseigneur Montault, entrant pleinement dans ses vues, entreprendra toutes les démarches auprès de la Papauté.

Pendant ce temps, Madame Rosé agrandit la maison, établit la clôture, construit un parloir, bâtit deux chambres basses et deux dortoirs car les pensionnaires sont de plus en plus nombreuses.

Deux anciennes fontevristes venues du prieuré de Montaigu (85000) se joignent à la communauté.

 

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le Village du Pont-Neuf de Montaigu, 20 ans après le passage des troupes révolutionnaires (en rose, les bâtiments encore utilisés ; en jaune, les bâtiments ruinés – cadastre de 1814); http://montaiguvendee.fr/cms/index.php?page=montaigu-histoire-et-citoyennete

Deux ans plus tard, madame Rosé est très inquiète car elle n’a aucune nouvelle de la Papauté.

 

La vie continue. Monseigneur Montault nomme son premier vicaire général comme supérieur ecclésiastique de la communauté, et fait procéder à l’élection canonique de la Supérieure. L’élection a lieu le 25 juillet 1822 et les suffrages désignent Madame Rosé.

Mais aucun acte de l’autorité ecclésiastique ne vient entériner cette nomination et donner à la fondatrice le droit de commander au nom de l’Église. Malgré son titre de supérieure, elle signait tout simplement Rosé religieuse.

 

Deux longues années se passent encore dans l’attente. Enfin, le 30 septembre 1824, Monseigneur Montault se présente à la communauté en qualité de visiteur. Il interroge chaque sœur en particulier : il veut savoir si elle désire suivre la règle du Bienheureux Robert d’Arbrissel.

La communauté est reconnue par la Papauté. Ce n’est plus la communauté religieuse de Chemillé, mais bien l’Institution de « Sainte Marie de Fontevrault ».

Approuvée par le Pape, Madame Rosé veut l’être aussi par le Roi. Un dossier dressé par Monseigneur Montault est adressé au Ministère de l’Instruction Publique et des Affaires Ecclésiastiques.

Madame Rosé voulait aussi construire une chapelle extérieure pour isoler complètement les religieuses.

L’approbation du Roi Charles X est reçue à Chemillé au mois de février 1827.

Enfin, Madame Rosé, pour établir la clôture, pose la première pierre de la chapelle extérieure en mars 1827. La bénédiction de la chapelle aura lieu un an plus tard. A la même époque, elle fait bâtir plusieurs parloirs fermés par une grille.

Monseigneur Montault leur accorde l’autorisation d’établir un cimetière dans leur enclos.

La clôture est totalement rétablie. Il a fallu 22 ans à cette communauté pour enfin vivre une vie monastique au couvent de Saint Marie de Fontevrault de Chemillé.

 

La reconnaissance légale de la communauté de Brioude n’est obtenue qu’en 1829.

A Boulaur, devant la menace de fermeture de l’établissement, les religieuses demandent l’autorisation légale d’exister. Elles ne l’obtiendront qu’en 1847, après une enquête auprès du maire de la commune qui écrit : »que l’esprit de charité, de sagesse, de religion et d’ordre qui préside à la direction de ces sœurs a toujours concilié et leur concilie plus que jamais l’estime et la vénération des habitants du pays« .

II nde REPUBLIQUE

Réunion à Brioude, 1849 

Les trois prieurés de Chemillé, Brioude et Boulaur vivent indépendants les uns des autres. Les prieures vont se réunir en 1849 à Brioude. Peut-être voulaient-elles recréer l’Ordre qui est déjà amputé de la branche masculine. Elles vont réciter ensemble les 48 articles de la règle et unifier leur coutume.

Elles ne vont pas réformer l’Ordre de Fontevraud en plaçant une abbesse à la tête de l’Ordre : chaque supérieure dirigera indépendamment son couvent. Peut-être les évêques des trois diocèses n’ont-ils pas voulu voir diminuer leurs prérogatives sur ces couvents car l’abbaye de Fontevraud dépendait directement de la papauté.

 

Translation des cendres de Robert d’Arbrissel

Quelle ne fut pas la joie des religieuses de Chemillé lorsqu’elles reçurent en 1847 l’autorisation de la Préfecture d’Angers de transférer les cendres de Robert d’Arbrissel, le fondateur de l’Ordre de Fontevraud.

 

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  Les cendres qui sont restées depuis la Révolution à la Centrale de Fontevraud.

Elles écrivent à M. Lucas, Directeur de la Centrale. La capse qui renferme les cendres du Bienheureux Robert est remise aux religieuses de Chemillé le 22 octobre 1847. Cette capse en plomb, de forme ovoïde porte l’inscription suivante :

 » En ceste capse sont les os et cendres du digne corps du vénérable Robert d’Arbrissel, instituteur et fondateur de l’Ordre de Fontevraud, selon qu’on les trouva en son tombeau quand il fut livré et érigé en ce lieu pour faire le grand autel par le commandement et bon soing de digne abbesse et chef du dict Ordre Madame Louise de Bourbon le 5 octobre 1622« .

Après la translation des cendres, les supérieures de trois prieurés de Chemillé, Brioude et Boulaur se mobilisent de 1848 à 1860 pour obtenir de la Papauté la canonisation de leur bienheureux fondateur. Elles se font aider par Dom Guéranger, abbé de Solesmes, et par les évêques d’une dizaine de diocèses où existaient avant la Révolution des prieurés fontevristes. Une étude sérieuse serait nécessaire afin de savoir pourquoi cette canonisation n’a pas été obtenue.

La vie se poursuit dans les trois communautés.

Vie des nouvelles moniales fontevristes

Chaque jour :

5h       Signal du lever

Oraison qui dure une heure

Messe

Office de Tierce

10h     Office de Sexte

12h     None

15h     Vêpres

18h     Complies

20h     Matines et Laudes

Avant la Révolution, elles récitaient Matines et Laudes pendant la nuit, à minuit et 3h.

Nous retrouvons comme avant la Révolution deux classes de religieuses : religieuses de chœur astreintes à la prière religieuse, et converses plus particulièrement affectées aux travaux manuels (jardinage, ménage, étable, etc.).

Ces converses, souvent appelées les « Marthe » du couvent, suppléent à la récitation des offices par des prières et le chapelet tout en travaillant.

Comment  devient-on religieuse

Postulat

Une future religieuse rentre au postulat qui dure de six mois à un an. Elle s’initie aux usages de la maison.

Ensuite, elle entre au noviciat : la postulante prend la vêture, vêtue de blanc, comme une fiancée, couronnée de roses, elle est conduite par la sous-prieure et la maîtresse des novices devant la Révérende Mère Prieure qui se tient près de la grille, côté de l’Épître.

« Ma fille, que voulez-vous ?

Ma Mère, je demande la Miséricorde de Dieu, le pain et l’eau, votre Sainte Société et l’habit de Sainte Religieuse s’il vous plait de me l’accorder« .

Elle est dépouillée des livrées du monde.

Quelques instants après, la porte du fond du chœur s’ouvre et la postulante s’avance tête nue, portant une large robe de laine blanche. Un fichu blanc entoure le cou. Les cheveux flottent sur ses épaules. Elle s’avance vers le chœur en chantant le Veni Creator, tenant à la main un cierge allumé, et va s’agenouiller devant la Révérende Mère Prieure qui lui coupera trois longues mèches de cheveux et prononcera « que les boucles qui tombent de votre tête vous apprennent à retrancher de votre cœur les vanités du siècle« .

Elle reçoit alors le voile, la guimpe, le bandeau, la ceinture de laine, la coule, le voile blanc, ce voile qui symbolise l’humilité et la modestie.

La postulante devient novice.

Le postulat dure 12 à 18 mois. Elle se prépare à la profession.

Le jour de sa profession, elle fera les vœux de chasteté, de pauvreté, d’obéissance et de clôture. La profession se fera en latin pour les sœurs de chœur, en français pour les sœurs converses.

A Chemillé, en dehors de la prière, les religieuses se partagent entre les travaux manuels, les travaux d’aiguille (comme dans l’ex abbaye de Fontevraud) et l’enseignement.

Des religieuses enseignantes

Depuis 1806, le nombre d’élèves augmente considérablement.

Les religieuses enseignent le catéchisme, la lecture et l’écriture, les mathématiques, l’histoire et la géographie, et aussi des travaux manuels, la couture ordinaire et l’art de broder.

A partir de 1817, un pensionnat est ajouté à l’externat pour recevoir les élèves des environs (Chalonnes (49290) , Trémentines (49340), etc.).

Après les anciennes religieuses de l’ex abbaye de Fontevraud, la supérieure constate un affaiblissement dans l’enseignement donné aux enfants par les autres sœurs. Elle envoie une des sœurs de Chemillé reprendre des études à Angers.

II nde REPUBLIQUE

Mais à partir de 1850, une école s’ouvre à Notre Dame de Chemillé. Elles s’inquiètent, mais la confiance des parents va toujours aux dames fontevristes. Tandis que les autres écoles perdent des élèves, celle du monastère remonte et rivalise avec « les meilleurs établissements de ce genre ».

III éme REPUBLIQUE

A partir de 1875 toute une série de lois va entraîner la laïcisation de l’enseignement. Dès 1880, Jules Ferry s’attaque aux congrégations religieuses non autorisées qui tiennent des établissements scolaires. Les religieuses sont très inquiètes sur leur avenir. Peu à peu toutes ces lois aboutissent en 1901-1904 à la loi sur les associations et spoliation des ordres religieux et l’interdiction d’enseigner à tous les congréganistes.

imagesDès le 17 juin 1902 Waldeck-Rousseau ordonne par décret la fermeture de 135 établissements congréganistes. Sur 12000 dossiers de demande d’autorisation, 7500 sont rejetés sans examen. La loi du 13 juillet 1904 rompt avec le concordat de 1801. La loi de Séparation de l’Église et de l’État est l’aboutissement de la série de lois de laïcisation prise par la troisième République. La promulgation de la loi de juillet 1904 vise exclusivement les congrégations enseignantes condamnées à disparaître avant dix ans. Cette loi supprime le budget des cultes. Depuis lors l’Église de France vit sans statut légal. Pour obéir au Pape, elle fait le sacrifice de ses biens et accepte résolument la pauvreté.

L’exil

Les religieuses tentent une démarche auprès de la Direction des cultes, alléguant que les communautés ne sont pas qu’enseignantes mais aussi contemplatives. Peine perdue car, dans l’optique du gouvernement d’alors, il convient de faire disparaître aussi les communautés contemplatives.

La suppression des communautés enseignantes met un terme à une période de prospérité et oblige les sœurs à s’exiler à l’étranger, condamnant à brève échéance le développement, voire l’existence même de l’Ordre.

Seules les sœurs de Chemillé obtiennent l’autorisation de demeurer dans leur prieuré à titre d’occupantes avec néanmoins l’interdiction de recruter et d’enseigner.

Boulaur

Les habitants de Boulaur vont en pèlerinage à Notre Dame de Cahuzac pour demander la conservation du monastère. Les pères et les mères considèrent la présence des sœurs comme un honneur et un précieux avantage pour le village.

Le liquidateur fait un inventaire et expulse définitivement les religieuses le 11 novembre 1904. Il fait appel à la force armée car les habitants de Boulaur défendent le monastère. Certaines religieuses sont accueillies dans les familles, d’autres vont se séculariser.

Les habitants vont les aider à s’exiler en portant par des chemins détournés les effets de religieuses jusqu’à la frontière espagnole.

Elles vont s’installer à Vera en Navarre.

Elles commencent par demander l’autorisation au gouvernement espagnol de pouvoir vivre en communauté, de les autoriser ensuite à revêtir leur habit religieux, à dire la Saint Messe chez elles tous les jours.

Les habitants de Vera vont les aider à s’installer, et l’évêque de Pampelune leur donne l’autorisation de vivre en communauté, de suivre leur règle, et d’ouvrir une école où elles peuvent enseigner le français.

En 1910, elles accueillent avec joie les religieuses de Brioude.

Et la vie continue. Elles recrutent parmi les espagnoles.

En février 1916, elles célèbrent le huitième centenaire de la mort du Bienheureux Robert d’Arbrissel.

Souvenirs d’une implantation fontevriste à Vera (Navarre-Espagne)Voir des photos de cette implantation en activant le lien ci-aprés :

https://dictionnaireordremonastiquedefontevraud.wordpress.com/2017/02/02/souvenirs-dune-implantation-fontevriste-a-vera-navarre-espagne/

Brioude

Les religieuses infirmes sont autorisées à rester dans leur couvent.

Les sœurs valides s’exilent dans la province de Navarre. Elles font deux essais de reconstitution à Lesaca et Elizondo, non loin de Vera où sont installées celles de Boulaur.

Elles enseignent le français, l’anglais et le dessin.

Mais les difficultés financières les obligent à se joindre à la communauté de Boulaur exilée à Vera en 1910.

Mais elles sont inquiètes pour celles qui sont restées à Brioude car le prieuré va être mis en vente.

Chemillé

Les sœurs valides de Chemillé veulent rejoindre celles de Boulaur et de Brioude en Espagne, mais aucun bâtiment n’est libre pour les accueillir.

Elles se dirigent vers l’Italie où elles s’installent dans une « villa » dès 1906 aux environs de Turin.

Le prieur de l’Ordre de Cîteaux en Italie, Monseigneur l’évêque de Turin et Monseigneur Baudriller Évêque d’Angers feront tout pour les aider à s’installer par des donations.

Elles projettent d’ouvrir un pensionnat.

Plusieurs prises d’habit ont lieu en 1911 et 1913.

Elles appellent leur villa  italienne le « Petit Fontevraud ».

La première guerre mondiale favorise le retour des religieuses : les exilées italiennes réintègrent Chemillé dès le début du conflit. Elles essaieront vainement de faire rapatrier leur mobilier et effets restés en garde meuble dans la cité du Bon Pasteur de Turin.

Durant la guerre, les religieuses ouvrent une ambulance, puis un hôpital où elles vont soigner les blessés de guerre.

Elles reçoivent des décorations en 1919.

Puis dès 1921 les relations officielles entre la France et le Vatican sont rétablies.

La vie communautaire reprend avec beaucoup de difficultés, sans reconnaissance légale.

Brioude (43100)

Le couvent est transformé en caserne pendant la guerre 1914/1918. Les religieuses infirmes occupent une partie des bâtiments.

Afin de les aider, deux religieuses exilées en Espagne reviennent à Brioude en 1916.

Le reste de la communauté exilée en Espagne regagne le couvent de Brioude en 1921.

Au début des années quarante, Brioude est fermée par l’évêque du Puy.

Les deux sœurs qui restent, après un séjour dans la communauté de la Visitation de Brioude, regagnent le prieuré de Chemillé en 1942.

Boulaur (32450)

En 1919 à la demande des habitants de Boulaur et de l’archevêque d’Auch, les religieuses exilées à Vera envoient deux d’entre elles pour préparer et restaurer leur couvent de Boulaur, en vue du retour de la communauté.

Les deux religieuses d’origine française vivront seules dans leur couvent de Boulaur.

En 1926, elles louent plusieurs pièces de leur couvent, ouvrent une école, un ouvroir, et espèrent le retour des exilées.

Mère Eutrope meurt en 1932. Mère Medous reste seule. Elle ouvre son couvent à des réfugiés espagnols en 1939. Puis un établissement d’enfants anormaux s’installe en 1940 avec tout son personnel.

Le retour des exilées ne se fera pas pour des raisons liées au recrutement opéré pendant les années d’exil : la presque totalité des sœurs est d’origine espagnole et elles ne se sentent pas d’affinité particulière avec la France.

 

En Espagne

vera-1915

Vera en 1915 tiré du livre des soeurs de Boulaur exilées en Navarra, Espagne.

En 1931, les troubles politiques en Espagne inquiètent la communauté. Des lois franc-maçonniques et de spoliation sont votées contre l’Église en Espagne. En 1932, l’enseignement libre est supprimé, et les communautés doivent avoir 1/3 de leurs membres de nationalité espagnole pour exister.

En 1933 les écoles tenues par les religieux sont fermées.

La communauté des religieuses exilées de Boulaur à Vera n’a plus de moyen d’existence.

 

vera

  Vera en 1996. Photo Joëlle Ernoul (APF)  

Monseigneur Baudriller Évêque d’Angers refuse de recevoir ces exilées à Chemillé.

Le défaut de recrutement et les difficultés matérielles les obligent à fusionner avec la communauté bénédictine de Lumbier (Navarre) en 1941.

La Mère Medous, restée seule à Boulaur, y mourra en octobre 1960.

REGIME DE VICHY

Après la loi Pétain du 8 avril 1942 *,  le couvent Sainte Marie de Fontevraud à Chemillé sera reconnu légalement en juillet 1942.

  • Loi n° 505 du 8 avril 1942 modifiant l’article 13 de la loi du 1er juillet 1901

  • Art. 1er. – L’article 13 de la loi du 1er juillet 1901 est abrogé et remplacé par les dispositions suivantes :

        « Art. 13. – Toute congrégation religieuse peut obtenir la reconnaissance légale par décret rendu sur avis conforme du conseil d’État;

IV éme REPUBLIQUE

A la fin de la seconde guerre mondiale commence une période d’agonie pour la communauté de Chemillé, seule survivante, due au décès des sœurs et à la crise du recrutement.

La dernière fontevriste de Brioude vivant à Chemillé meurt en 1955. L’avenir des fontevristes est incertain. L’évêque d’Angers( Mgr Chappoulie) pense sérieusement à les intégrer dans une autre communauté.

En 1951, une association des « Amis de Fontevraud » est créée dans le but de perpétuer le souvenir de l’abbaye. En 1952, cette association fait estimer les bâtiments et jardins de la communauté des fontevristes de Chemillé dans l’espoir de les acquérir.

En 1953, Monseigneur Henri-Alexandre Chappoulie, Évêque d’Angers, leur rend visite et parle toujours de leur fusion. Il leur propose une fusion avec les Bénédictines Missionnaires de Vanves.

« Fusion extinctive »

Le 4 mars 1956, les fontevristes de Chemillé intègrent la congrégation missionnaire de Vanves (92170) http://www.benedictines-ste-bathilde.fr/ . Le monastère de Chemillé est en très mauvais état. Il est préférable de chercher une autre maison.

En 1959, elles s’installent à la Barre à Martigné-Briand (49540), où elles ouvrent une hôtellerie

Le 18 septembre 1963 a lieu la translation des restes des religieuses fontevristes et de leurs aumôniers de Chemillé à Martigné-Briand. A cette occasion, les Chemillois montrent leur gratitude envers les fontevristes sœur Thérèse et sœur Gabrielle.

« Le monastère de Chemillé est le dernier du Grand Ordre de Fontevraud qui fut si florissant en France » (Cardinal Feltin, Paris 1956).

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Prieuré Fontevriste de Guesnes (86420) à 39 km de l’Abbaye royale de Fontevraud.

ORIGINE DU NOM

C’est d’un ou plusieurs GUÉS sur la Briande que GUESNES tire son nom.
Ce lieu isolé s’identifie avec le couvent (ruines). C’est en 1106, date de la 1ère charte connue, que GAINA est mentionné.
Pour la géographie, GUESNES c’est d’abord une clairière et un Gué.
La Fondation de Guesnes a été faite par Foulque Comte d’Anjou (selon un ouvrage de polémique religieuse du 17ème siècle).

LE COUVENT DE GUESNES

Quiconque visite le bourg de Guesnes, dans le nord de la Vienne, ne peut qu’être frappé par le contraste entre la ruine présente des monuments et la vie florissante et même raffinée dont ils furent le cadre il y a encore deux siècles.
Comment s’est produite cette éclosion puis cette émouvante décrépitude ? C’est ce que cet article, le premier jamais consacré à ce prieuré fontevriste du sud Loudunais, voudrait essayer de faire partager.

La plus ancienne charte dit « Moi Foulque Comte d’Anjou, pour le salut de mon âme et de celles de mes parents, avec le consentement de mes fils Geoffroy et Foulque, tous les prés que je possède à Guesnes, je les donne et concède à Dieu, à la Bienheureuse Marie et aux moniales de Fontevraud sous la protection du seigneur Robert d’Arbrissel.
Les témoins de cette donation sont Hugues de Rigard, Gautier de Poccïaco. Passé sous Philippe roi de France, Guillaume duc d’Aquitaine et Pierre évêque de Poitiers ».

Dès 1106 Les traits essentiels de Guesnes sont dessinés : des prés, pour une exploitation tournée vers l’élevage et des moulins le long de la rivière, la dévotion à La Vierge, la générosité de la noblesse du voisinage.

Les donations affluent. En 1109 ce sont les terres de Renault Crassus. Vers 1110-1115 Grimaud, seigneur de Monts, est pris de remords car on l’accuse de s’être emparé de l’écluse d’un moulin des religieuses.
Pour se laver de toute mauvaise intention, en accord avec ses frères Pépin, Renault, Béranger et Geoffroy, il donne au couvent toutes les terres labourables, les prés et les marais qu’il possède sur les deux rives de la Brïande.
Foulque le Jeune, fils du premier donateur, ajoute en 1109 et 1117 les prés qu’il tenait à cens des moines de Charroux ; Guesnes constitue désormais un ensemble autonome, comme La Puye et Lencloître.
Pour les protéger des convoitises, Robert d’Arbrïssel en 1109 place très judicieusement ces possessions sous la protection de Pierre II évêque de Poitiers, à charge de payer chaque année douze deniers de cens.
Le patrimoine médiéval va encore s’accroître des donations de Raoul de Saint-Jean, Étienne de Messemé et Parcien son fils, « pour La rémission de ses péchés, de ceux de ses ancêtres comme de ceux de ses descendants ».
Nous ne connaissons pas les noms des premières prieurés de Guesnes car c’est l’abbesse de Fontevraud, Hersende avant 1130, qui est seule juridiquement habilitée à recevoir les donations.

Le domaine médiéval, sans être très étendu, devait couvrir la majeure partie de la section B du cadastre de Guesnes, sur les deux rives de la Briande, où Le fonctionnement de quatre moulins apportait un appréciable complément de revenu.
De l’architecture de ce temps ne subsistent que le chœur  et le mur sud de l’église romane, car la guerre de Cent Ans allait être fatale aux bâtiments du prieuré, et aussi à ses occupantes.

Des noms célèbres se trouvent parmi les simples religieuses : Madeleine de Razilly en 1560, Claude de Chouppes portière en 1593, Françoise de Marconnay dépositaire en 1603, Françoise de Lezay en 1620, Louise de Jousserand prieure du cloître.
La sœur de meilleure naissance est probablement en 1672 Catherine de Galard de Béarn, petite-cousine d’Henri IV, fille de Jacques de Béarn, gouverneur militaire de Saintonge et d’Angoumois en 1636.
Elle profite sans vergogne de ses relations familiales pour engager des procès, et elle les gagne.
Les effectifs :  16 en 1690, 14 en 1751, 9 en 1787 reflètent bien l’évolution générale du temps. Les sœurs, issues de haute noblesse au 16ème  et au 17ème  siècles, se recrutent au 18ème  dans la moyenne noblesse loudunaise et dans la bourgeoisie des offices qui voit ici une promotion pour ses filles.
Le père de La sœur Bernier est procureur fiscal à Loudun en 1749 ; le père d’Augustine Naudin est avocat à Loudun en 1689, celui de Marie Viau notaire à Monts en 1750.

D’après la tradition locale, c’est seulement en 1922, par l’entremise de Maître Aymard, notaire et frère du Maire de Loudun, que le cloître gothique de 1485, le portail et les chapiteaux de l’église Notre-Dame furent démontés, et les pierres numérotées furent vendues à un collectionneur américain.
Le carrelage et une cheminée Louis XIII de la salle surmontant le chauffoir furent ensuite vendus. La ruine du couvent était consommée.

EGLISE

Église « Chapelle Saint Jean de L’Habit » :  ancienne église du Prieuré fontevriste. Portail ouvert en 1671.
Choeur dont L’hémicycle est décoré (appareillage de pierres en losanges et imbrications),  chapelle latérale construite par Anne d’Orléans, sœur de Louis XII, Abbesse de Fontevraud en 1478, ainsi qu’en témoigne la clé de voûte à ses armes.
Le retable du XVIIème  siècle est en bois doré, crucifix en bois datant du XVIIème siècle.

http://loudun.discuforum.info/t772-GUESNES-HISTOIRE.htm

Et pour une  vue d’ensemble du prieuré : https://prieuresfontevristes.wordpress.com/france/86-2/prieure-de-guesnes/

 

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-C- UN COMPLIMENT à Robert d’ARBRISSEL dans un cartulaire afférent au PRIEURE DE LA LANDE EN BAUCHÊNE ( Sallertaine 85300)

ACCÈS THÉMATIQUE AUX NOTICES DES INVENTAIRES ET CATALOGUES EN LIGNE DES ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE LA VENDÉE

BIB C 848

– [Pierre de la Garnache, sur le conseil de Pierre II évêque de Poitiers, fonde et dote le prieuré fontevriste de la Lande en Beauchêne (entre 1108 et 1115, cartulaire de Fontevraud n° 505, 555).                                                                                            L’acte contient un compliment à Robert d’Arbrissel. Le patronage du prieuré, confié à Saint-Jean-l’Evangéliste et à la Vierge Marie, est une référence aux Evangiles, et non aux Actes des Apôtres, qui rompt avec les choix ordinaires marqués par la réforme grégorienne ; c’est une évocation de la mère et du fils spirituels, et non évocation de Pierre pour Rome ou de Marie métaphore de l’Eglise].

In : Robert d’Arbrissel et la vie religieuse dans l’Ouest de la France : actes du colloque de Fontevraud, 13-16 décembre 2001 / [dir.] Jacques Dalarun. – P. 102, 245, 247, 302-303, 309

Titre(s) : Robert d’Arbrissel et la vie religieuse dans l’Ouest de la France / Disciplina monastica

Contexte historique : 1er quart 12e siècle

Lieu(x) : Lande-en-Beauchêne, la (Sallertaine) : prieuré

Matière(s) : Fontevriste / Spiritualité / Monastère

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-L- HISTOIRE DU PRIEURE FONTEVRISTE DE LENCLOITRE(86140).

NDLRB. L’original du texte  ci-dessus figure  à l’intérieur de l’église de Lencloître.

Histoire de Lencloître

Lencloître au XIe siècle                                                                                                                                                                                            Avant l’an Mille une villa d’une certaine importance était établie à quatre lieues à l’ouest de Châtellerault, dans une vallée fertile arrosée par de modestes cours d’eau, dont l’Envigne  et son affluent, la Fontpoise, et entourée de cultures variées de légumes, de vins et de chanvre.

Une charte du Roi de France Eudes, datée de 893, donne cette terre de Gironde à l’abbaye de Cormery dépendante de Saint-Martin de Tours.

Des pièces de monnaie romaines découvertes sur le sol attestent de l’établissement ancien des hommes sur ces lieux.

Robert d’Arbrissel naquit à Arbrissec ou Arbrissel près de Rennes en 1060. Brillant élève, remarqué par l’Archevêque de Paris, ville où il obtint le titre de docteur en théologie, il est rappelé par Sylvestre de la Guerche, Evêque de Rennes, qui le nomme Archiprêtre à vingt-cinq ans et lui donne pour mission de combattre la simonie et le concubinage, ce qui lui donne beaucoup d’ennuis et d’ennemis.

A la mort de Sylvestre de la Guerche, il préfère se faire nommer à Angers où il suit les cours d’écoles très renommées à l’époque et se fait remarquer par son austérité.

Un petit groupe de disciples se forme autour de lui, attirés par ses vertus, et le suit dans la forêt de Craon que lui donne Robert de sable, où il construit le monastère de Roë auquel il impose la primitive observance claustrale. Il est alors appelé à prêcher devant le Pape urbain II de passage à Angers où il consacre l’abbaye Saint-Nicolas bâtie par Geoffroy Martel.

Urbain II, enthousiasmé par le talent oratoire de Robert d’Arbrissel le nomme prédicateur apostolique. Il quitte la Roë avec quelques disciples et parvient aux confins de l’Anjou, de la Touraine et du Poitou en un lieu nommé Font-Evrault où coule une fontaine, dans une vallée bordée de côteaux boisés et éloignés de toute agglomération.

Gratifié de ce domaine par le propriétaire, bienfaisant seigneur, il construit trois couvents distincts réservés aux vierges et dames restées vertueuses, aux malheureuses filles repenties et aux lépreuses. Les hommes construisent eux-mêmes leur couvent et l’ensemble groupe bientôt plus de cinq mille religieux et religieuses recrutés dans toutes les classes de la société et jusque sur les marches du trône.

Il donne la règle de saint Benoît à l’ordre et organise la communauté de telle manière que le couvent d’hommes appelés au rôle d’aumoniers et de travailleurs de la ferme, soit placé sous la direction des abbesses.

Apôtre infatigable, il repart et parcourt la France en prêchant dès qu’il rencontre le moindre auditoire. Il demande à l’Abbesse de Sainte-Croix de Poitiers et à l’Evêque de Poitiers leur aide pour Fontevrault et leur promet la fondation de cinq prieurés en Poitou.

Deux de ceux-ci furent créés, l’un à La Puiges et l’autre en forêt de Gironde où il reçut le nom de Sainte-Marie des Cloîtres en Gironde.

Le Pape Pascal II donna l’approbation par bulle, le 25 avril 1106 et l’Evêque de Poitiers, Pierre II soutint constamment Robert d’Arbrissel  dans son apostolat jusqu’au jour où ayant excommunié le Comte de Poitiers pour sa conduite scandaleuse avec Maubergeonne, femme du Vicomte de Châtellerault, le Comte exile Pierre II dans le château des Evêques de Poitiers à Chauvigny .

Se rendant à Orsan, prieuré fontevriste, Robert d’Arbrissel tombe malade, s’y fait ransporter et appelle à son chevet l’Archevêque de Bourges …. sa mort son corps…

Présentation du Prieuré.

En 1109, le prieuré existait richement doté de forêts et de terres de culture par le Vicomte de Châtellerault. Bâti sans doute par le même architecte que le prieuré de Fontevrault, il lui ressemble, par l’orientation des bâtiments, le nombre des salles, le style et l’ornementation. La cour carrée était entourée de bâtiments simples aux voûtes en plein cintre qui ouvraient directement sur un préau découvert. La sacristie, le chapitre et le réfectoire occupaient au rez-de-chaussée l’espace compris entre le cloître et les jardins. Un noviciat fut ajouté.

Du cloître la communauté pénétrait dans l’église par une belle arcade ( arcade murée  que l’on voit  au milieu du mur de l’église ci-dessus)  face à la porte latérale droite. L’église est bâtie en style roman de la seconde période. Trois nefs d’égale longueur, celle du milieu à peu près trois fois plus large que les collatérales, s’arrêtaient à un grand transept surmonté d’un coupole hémisphérique . L’édifice est légèrement dévié à droite, en forme de croix latine, couronné à son sommet d’une absidiole haute et profonde. Le transept était lui-même terminé par deux absidioles de proportion moyenne, une de chaque côté. Les massifs de colonnes sont ornés de chapiteaux sculptés de personnages, animaux, oiseaux et arbres symboliques. Un remarquable clocher supporté par de puissants arcs doublons couronne l’édifice.

En même temps que Robert d’Arbrissel fondait le couvent de religieuses, il créait le couvent d’hommes, placé comme à Fontevrault sous les ordres de l’Abbesse générale et des prieures locales. Les restes de ce couvent se trouvent sur le côté gauche de la place Notre Dame.

La chapelle conserve encore sa charpente remarquable et une niche dorée d’un angelot. Son nom était Chapelle Saint-Jean l’Evangéliste. Un tableau de Saint-Jean se trouve dans la collection de l’église Notre Dame et provient probablement de cette chapelle.

La dépendance des hommes par rapport aux femmes était une formule déjà en honneur à l’abbaye de Saint-Croix de Poitiers et dans plusieurs maisons de Camadules en Italie. Les dots parfois considérables des religieuses et la charité publique  très vive en ce siècle faisaient vivre ces communautés.

Aymeri, Vicomte de Châtellerault, René de Piolent, Pierre II Evéque de Poitiers et Roger Barbe dotèrent largement en fermes et en terres le nouveau prieuré . Autour de celui-ci se groupa une population  nombreuse et laborieuse. La nécessité des échanges et la vente du surplus des récoltes amena la création de foires le premier lundi de Carême et aux fêtes de Saint-Jean, Saint-Roch, Saint-Simon et Saint-Jude, moyennant redevance au prieuré.

Après contestation des édiles de Châtellerault  pour les dates de foires et sur supplique de Marie-Antoinette d’Orléans, un édit de Louis XIII fixe celles-ci au premier lundi du mois

La vie s’écoule alors sans incident notable à notre connaissance jusqu’au pillage et à l’incendie par les hommes de La Loue qui s’emparent de Châtellerault sur l’ordre de Coligny et se répandent dans les campagnes et à Lencloître.

Seule la défaite de Coligny par le Duc d’Anjou dans les plaines de Moncontour en septembre 1565 ramène l’ordre dans cette région.

La discipline, au fil des sicles, avait fléchi comme dans la maison mère de Fontevrault. Les abbesses étaient élues plus en fonction de leur richesse et de leurs relations, utiles d’ailleurs, que de leurs qualités monastiques. Les couvents d’hommes se rebellaient contre la domination des abbesses.

Le Prieuré au XVIIe siècle.

Une réformatrice allait naître en la personne d’Antoinette d’Orléans lointaine descendante de Dunois, le vaillant compagnon de jeanne d’Arc, et cousine de Henri IV. Née en 1572, elle est attirée par la vie religieuses mais ses parents à épouser un jeune seigneur de haute noblesse, Charles de Gondi. Devenue veuve et confiant ses deux enfants à ses parents, après avoir assuré leur avenir, elle s’enfuit secrètement au couvent des Feuillantines à Toulouse, au grand scandale de toute sa famille. Malheureusement pour son désir de retraite et d’oubli l’Abbesse de Fontevrault, sa tante Eléonore de Bourbon, n’arrivait pas alors à imposer la réforme  …   adjoindre malgré sa résistance sa pieuse nièce

Celle-ci resta six ans à Fontevrault en butte aux tracasseries et aux persécutions des religieuses peu ferventes et qui n’avaient pas la moindre envie de se laisser réformer.

Entre temps elle fit la connaissance de Joseph du Tremblay, connu sous le nom d’Eminence Grise, de Père Joseph, et alors conseiller de Richelieu. A la mort d’Eléonore de Bourbon, elle reçut enfin la permission de quitter Fontevrault pour Lencloître où elle fut installée par Richelieu et le Père Joseph, en présence de la Duchesse de Retz.

Antoinette remet en ordre le couvent et se voit confirmer par le pape Paul V dans ses fonctions de coadjutrice.

Dès lors, le Père Joseph s’installe à Lencloître et commence ses instructions, étend la réforme et construit un noviciat. Les bâtiments sont remis en état et trente postulants hommes sont admis.

Devant les vexations successives de la Supérieure Générale, le Père Joseph décide avec Antoinette de la création de l’ordre du Calvaire à Poitiers avec l’accord de Monseigneur de La Roche-Posay, Evêque de Poitiers.

Des travaux sont commencés entre Saint-Hilaire et la rive gauche du Clain, mais survint alors la révolte des princes royaux. Condé veut s’emparer de Poitiers mais sans succès. Un traité de paix est signé à Loudun en 1616, par l’intermédiaire du Père Joseph. Le Père Joseph demande alors au pape l’autorisation de quitter Lencloître et de fonder un ordre nouveau, ce qui est accepté après un premier refus par un bref du Pape. Un second bref autorise la fondation de monastères à Angers, Saint-Paul de Léon en Bretagne et Laval, à partir de religieuses sorties de Lencloître et sous l’autorité de Madame d’Orléans. Grâce à l’intervention de Marie de Médicis, les lettres patentes du Roi, nécessaires à la création, arrivent enfin.

Fondation du Calvaire                                                                                                                                               Le 25 octobre 1617, des carrosses arrivent à Lencloître, destinés à Madame d’Orléans et aux vingt-quatre religieuses choisies pour la suivre. Avec Antoinette d’Orléans montèrent les marquises de Villars, de Lisle du Rouey et leur suite.

L’installation eut lieu à Poitiers dans un couvent inachevé et en mauvais état mais la foi dans l’avenir régnait et l’absence de confort fut acceptée avec joie. La première messe fut célébrée par Monsieur de Kerguillic, Prêtre le plus dévoué au prieuré de Lencloître pendant la gestion d’Antoinette. Celle-ci, six mois après sa retraite de Lencloître, tombe malade et meurt le 25 avril 1618.

Le Père Joseph garde fermement la direction et alors commence les fondations du Clavaire de Paris et d’Angers que la mort prématurée de la fondatrice risquait de condamner à tout jamais.

Les sœurs de Lencloître sont dispersées à la Révolution et la chapelle du monastère devient alors écurie à chevaux et parc à fourrage.

Fondation de la commune de Lencloître                                                                                                        En 1805 fut inaugurée la nouvelle paroisse maintenant appelée LENCLOÎTRE composée d’une partie de la Commune de Saint-Genest comprise entre la Fontpoise et l’Envigne et toute l’ancienne paroisse de Boussageau.

L’église de Boussageau ayant été saccagée et brûlée à la Révolution, il n’en reste plus que la vieille statue de bois appelée la Bonne Vierge de Boussageau et la nouvelle église paroissiale de Lencloître( que l’on voit  sur la photo ci-dessus)  se trouve être l’ancienne chapelle prieurale restaurée et consacrée  en 1805, année du concordat.

Daniel Martin

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– E- ESPACES FUNERAIRES SIS DANS LE SANCTUAIRE DE L’ABBATIALE SAINTE-MARIE -DE-FONTEVRAUD

Inhumations et  édifices religieux au Moyen Âge entre Loire et Seine.                                                        Actes publiés sous la direction d’Armelle ALDUC-LEBAGOUSSE                                                              CRHAM. Caen 2004

L’INHUMATION EN MILIEU MONASTIQUE : L’EXEMPLE DE L’ANJOU

Daniel PRIGENT  du Service archéologique départemental de Maine-et-Loire.

2.1. Le sanctuaire  n’a livré que  quatre emplacements de sépultures toutes médiévales. Il y a le fondateur mais également  deux  évêques  de Poitiers ainsi  qu’un abbé ou un évêque  dont on  ignore  l’identité.

L’examen des documents relatifs aux  tombeaux de Pierre II, évêque de Poitiers,( +1115) et du fondateur Robert d’Arbrissel (+ 1116) permet de les situer  respectivement au Nord  et au Sud du maître-autel, mais en avant  de celui-ci. Le grand sarcophage quadrangulaire en calcaire dur inséré  entre les deux colonnes  Sud-Ouest du  rond-point  correspond  vraisemblablement  au «  cercueil de pierre »  commandé par l’Archevêque Léger pour  Robert d’Arbrissel.

A proximité immédiate se trouvait  le sarcophage de l’Evêque  Guillaume Ier (+1123), successeur de Pierre II. Une petite  fosse  ménagée dans la maçonnerie au nord de l’autel édifié par  l’Abbesse Louise de Bourbon-Lavedan en 1623, contenant les ossements  d’un individu masculin . La fouille  a permis de  mettre ces vestiges en relation avec une  crosse limousine du premier tiers du XIII e siècle  découverte en 1809

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Merci d ‘activer le lien ci-dessous  qui renvoie  aux pages  161 & 163.             http://books.google.fr/books?id=dJO9A97cBggC&pg=PA162&lpg=PA162&dq=%22L’examen+des+documents+relatifs+aux+tombeaux+de+Pierre+II%22&source=bl&ots=K0Rz5XLovJ&sig=_5d2awyDeWtHPARiUEGVSc2SdCs&hl=fr&sa=X&ei=uAjvTqDRF8OChQe_i_WjCA&ved=0CCQQ6AEwAQ#v=onepage&q=%22L’examen%20des%20documents%20relatifs%20aux%20tombeaux%20de%20Pierre%20II%22&f=false

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Classé dans Département 49 (b) , Commune de Fontevraud-L’Abbaye excepté l' abbaye