Joseph Augereau. Jeanne Absolu, une mystique du grand siècle. Paris, Edition du Cerf . 1960. In 8° de 262 pages
Mère Jeanne Absolu avait déjà fait l’objet d’une étude (seconde édition de 1655) intitulée « Le modèle de la perfection religieuse en la vie de la vénérable Mère Jeanne Absolu, dite de Saint-Sauveur , religieuse de Hautes-Bruyères, après avoir pris le temps, devenue veuve, d’ élever ses enfants, depuis 1610 ou 1614 , de l’Ordre de Fontevrault » – prieuré où sa fille Geneviève Hotman était déjà religieuse (?)-
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On comprend que M. l’Abbé Augereau, Aumônier , à Chemillé (diocèse d’Angers) des dernières Fontevristes (unies en 1956 aux Bénédictines missionnaires de Vanves -92170-) ait été tenté de faire revivre Jeanne Absolu (1557-20 septembre 1637).
L’auteur passe de Dreux (28100) , où naquit son héroÏne, à Paris où elle devint l’épouse d’Antoine Hotman, Avocat-général au Parlement de Paris, (mort en 1596) à Meudon où elle avait sa « maison des champs’ et un remarquable directeur le Capucin Benoît de Canfeld, à Evreux (27000), où elle fut Bénédictine dans l’abbaye Saint Sauveur , et enfin, en 1614, prés de Montfort L’Amaury, à Saint-Rémy-l’Honoré (78690), modeste paroisse sur laquelle se trouvait le prieuré fontevriste de Haute-Bruyère… Jeanne de Saint-Sauveur pratique une spiritualité d’abandon à Dieu. ‘ Elle faisait tout son possible pour s’attacher à Dieu seul et à Jésus crucifié‘. Ce ‘Dieu seul’ deviendra la devise de tous les spirituels du ‘pur amour’ au XVIIe… Depuis la fin du XVIe, la devise de Jeanne Absolu ne dit pas autre chose: ‘ Un Dieu et rien de plus‘; elle aimera s’encourager elle -même en répétant : ‘Quittons le rien, suivons le Tout‘.
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Conséquence singulière dans un prieuré de moniales : tant de perfection inquiète son entourage. les chasseurs de sorcière , en tout temps , en tout lieu, sont toujours à l’affût. A Haute-Bruyère, chez la Mère Jeanne de Saint-Sauveur, ils flairent de l’illuminisme . La faculté de théologie de Paris est priée de donner son avis. Son verdict donne raison à la vieillie et charmante moniale qui, aveugle depuis six ans, s’éteint dans sa quatre-vingt-et-unième année.
Revue d’histoire de l’Eglise de France. Année 1961. Volume 47. N° 144
p. 259 & 260 Recension par Charles Berthelot du Chesnay http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1961_num_47_144_3276_t1_0259_0000_2?_Prescripts_Search_tabs1=standard&